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Coincé pour crime de lèse-majesté, le magistrat Egide Nahayo languit en prison




Pour avoir eu la malencontreuse idée de s’asseoir sur le siège du chef de l’Etat, Pierre Nkurunziza (après une réunion du Conseil supérieur de la magistrature) et de se prendre en photo, Egide Nahayo, Magistrat à la Cour d’appel en mairie de Bujumbura est en prison depuis janvier 2019.


Il devrait y rester encore un temps, étant donné qu’il est poursuivi pour crime de lèse-majesté. Sur le strict plan du droit, il est quitte et devait regagner son domicile sans délai.


C’est ainsi qu’en première les juges l’avaient acquitté illico presto. Mais c’était sans compter avec la malice de la victime qui, à sa manière, a demandé son maintien en détention.


Egide Nahayo est donc toujours au noir. Sa récente comparution a été annulée sur demande de son avocat qui, à sa grande surprise, a constaté qu’un des juges qui avaient siégé en première instance faisait partie du nouveau siège. Il l’a donc récusé, comme le stipule la loi.


« C’est anormal qu’un juge qui a siégé en première instance sur une affaire puisse être alignée à l’échelon supérieur, il aurait dû se récuser lui-même comme le prévoit l’article 113 du code qui régit les cours et tribunaux au Burundi», a déclaré Maître Gordien Nduwimana, son avocat.


Cet avocat déplore la lenteur de la justice et la violation de la loi dans ce dossier:


«L’on nous avait dit que c’était le dernier rendez-vous. Il n’est pas normal que notre client reste derrière les barreaux pour non-respect de la loi».


Son maintien en détention relance le débat sur l’impossible indépendance de la justice au Burundi.


Les pourvoyeurs de la justice se complaisent dans cet inconfort de fusion ou de confusion des pouvoirs que dénonçaient les philosophes John Locke et Montesquieu. Les deux défendaient la séparation des pouvoirs.

C’est en effet


C'est dans le principe de séparation des pouvoirs, énoncé par le philosophe anglais John Locke (1632-1704) dans son "Second traité du Gouvernement Civil" de 1690 et plus tard par Montesquieu (1689-1755) dans "L'esprit des lois" (1748), que nous trouvons le fondement de l'indépendance de la magistrature.


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