Ayant pris gout depuis belle lurette aux crimes de tout acabit et impunis a priori, les policiers burundais ont visiblement du mal à en démordre bien que les nouvelles autorités ne cessent de les rappeler à l’ordre.
Ils sont donc irrésistiblement happés par le crime de sang et, du coup, condamnés à être condamnés, si les nouvelles autorités ne fléchissent pas dans leur élan de combattre l’impunité des crimes.
C’est ainsi que Nestor Sindihebura, agent de la police en province de Kayanza, a été condamné mardi soir à une détention à perpétuité pour «meurtre prémédité de son collègue».
Le policier condamné a tué par balle dans la matinée de lundi le brigadier de police Philibert Nduwayo, son collègue de service.
«Le jugement a été rendu ce mardi à l’issue d’un procès en flagrance», a déclaré Pierre Nkurikiye, Porte-parole du ministère burundais de la sécurité publique.
Dans la foulée de la fusillade, Celeus Ndikubwayo, un conducteur de taxi-vélo a été grièvement blessé.
Les deux policiers travaillaient dans le même camp à Kayanza.
Cet assassinat survient alors que le climat sécuritaire est relativement apaisé à dans le pays.
Aujourd’hui, les Burundais se préparent à l’élection, le 24 août prochain, des conseillers collinaires et chefs des quartiers.
Ce sera le dernier scrutin d’un processus électoral entamé le 20 mai par l’élection présidentielle, les élections législatives et communales.
Au pouvoir depuis 2005, le parti CNDD-FDD (Conseil national de défense de la démocratie-Forces de défense de la démocratie) a remporté tous les scrutins déjà organisés.
L’une des priorités des nouvelles autorités burundaises est la lutte contre l’impunité des crimes.
Le 13 juin dernier, le Tribunal de Grande Instance de Bubanza (ouest du Burundi) a condamné à la prison à perpétuité Charles Hakizimana un policier jugé coupable d’avoir tué un propriétaire d’un bistrot à Musenyi.
Le 24 juin, le Tribunal de grande instance de Cibitoke (nord-ouest du Burundi) a aussi condamné à perpétuité le policier Diomede Irinubushobozi, reconnu coupable d’assassinat d’un militaire.
Très récemment, un tribunal du sud du Burundi a condamné, le 15 août, 13 hommes, dont trois policiers et des membres du parti au pouvoir à des peines de prison pour «extorsion». Les peines - 10 ans de réclusion pour sept accusés et 5 ans pour les six autres - concernent, outre les trois policiers, deux responsables locaux, un responsable du parti au pouvoir, le CNDD-FDD, et sept membres du mouvement de la jeunesse du parti, Imbonerakure.
Depuis plus de cinq ans, l’ONU et les organisations de défense des droits de l'Homme ont toujours dénoncé l'impunité dont bénéficient les partisans du régime.
D’aucuns du nouveau Président Évariste Ndayishimiye un assouplissement d'un régime caractérisé par la répression de l'opposition.