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L'éducation se meurt au Burundi, l'autorité confesse son échec

Dernière mise à jour : 18 nov. 2020


Comme des experts attitrés l'avaient prédit (entre autres, le Professeur Libérat Ntibashirakandi), la politique nationale de l'enseignement, notamment fondamental, initiée à tâtons en 2013 s'avère être un échec cuisant. Le dernier conseil des ministres l'a publiquement reconnu. Face au flux massifs d'élèves et au double manque d'équipements et d'enseignants, les écoles techniques et professionnelles conçues comme points de chute des «cancres» ne sont plus en mesure de les accueillir. Par conséquent, le Conseil a intimé l'ordre au Ministre en charge de l'éducation de penser au plan B. Illico, le Ministre a décidé d'autoriser le redoublement des élèves ayant échoué en 9ème. Dans la fraîcheur de la décision, les parents ont applaudi. Mais le problème reste entier et il est structurellement lié à l'incapacité du régime CNDD-FDD à planifier en toute lucidité. Comme le dit si bien le Professeur Libérat Ntibashirakandi, pendant sept ans, «le gouvernement issu du CNDD-FDD a été incapable de former des enseignants et de mobiliser des fonds nécessaires pour construire assez d'écoles techniques et professionnelles, les équiper en matériels didactiques adéquats et autres équipements nécessaires». La règle d'or d'un management politique est la planification et surtout être proactif. « La reconnaissance publique du manque d'enseignants et d'équipements pour les écoles techniques prouvent à suffisance un manque de leadership dans le secteur de l'éducation, un leadership visionnaire et gestionnaire responsable, proactif », explique-il. Aveuglé par son manichéisme congénital, le régime s'est refusé d'écouter des conseils des experts et professionnels du secteur (nombreuses études rédigées par les professionnels du métier, les syndicats des enseignants, travaux de mémoires, les professionnels de la Diaspora, etc.). Le voilà aujourd'hui humilié, ne voyant pas le bout du tunnel. Dans un tel contexte de tâtonnement systémique et de confusion générale, on a du mal à comprendre comment un tel régime peut s'évertuer à mettre en place des « écoles d'excellence » comme si l'excellence pouvait se décréter. Le Professeur Libérat Ntibashirakandi l'explique encore. «L'excellence se cherche en donnant une très bonne formation de qualité aux futures enseignants, en leur donnant un salaire consistant pour les motiver, en organisant une formation continue pour ces enseignants......chaque élève doit être accompagné individuellement pour l'aider à réussir en tenant compte de ses propres capacités, cela exige des infrastructures suffisantes pour éviter un nombre pléthorique d'élèves par classe, au maximum 25 élèves par classe, il faut également du matériel didactique suffisant, assez de livres pour l'enseignant et pour chaque élève, y compris bien sûr des ordinateurs et connexion internet ». Enfin, même pour un profane, il est évident, que le terreau d'une bonne formation scolaire reste la paix et la sécurité. «Tant que la paix et la sécurité ne seront pas rétablies au Burundi, tous les secteurs de la vie nationale continueront à se détériorer. Ils sont aujourd'hui complètement DÉLABRÉS, c'est un constat amer pour tous les observateurs y compris le gouvernement burundais au moins dans le secteur de l'éducation », conclut le Professeur. 

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