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Bujumbura toise encore la Communauté est-africaine via une déclaration bidon


Après avoir fait échouer la tenue du 20ème Sommet des chefs d’Etat de la CAE en décembre 2018, le gouvernement burundais vient, une fois de plus, de sortir de ses gonds pour toiser la Communauté est-africaine en feignant de faire écho à la colère de «différents» acteurs sociopolitiques burundais prétendument écœurés par les récentes correspondances fuitées entre les présidents ougandais et burundais sur la crise burundaise.

Au lieu de suivre les conseils du Président ougandais (en même temps Président de la CAE) en s’inscrivant dans la logique du dialogue inclusif avec ses opposants pour une rapide sortie de crise, Pierre Nkurunziza se drape dans de fumeux principes de «légitimité», «souveraineté » ….propres aux institutions « démocratiquement élues ».

«Les institutions démocratiquement élues ne négocieront jamais avec les putschistes», a déclaré le porte-parole du gouvernement Prosper Ntahorwamiye.

Et Prosper de poursuivre : «Pour le Gouvernement du Burundi, négocier avec les putschistes signifie cautionner et légitimer le retour des pouvoirs de facto, un retour en arrière et un cycle infernal perpétuel de remise en cause de la volonté du peuple chaque fois au lendemain des élections, velléités que (auxquelles ?,Ndlr) le Gouvernement du Burundi a la ferme volonté de couper court définitivement et de manière irréversible».

Ici, l’argumentaire parait doublement flou et alambiqué. Et en le clamant ainsi haut et fort, Nkurunziza fait abstraction du contexte ; de son 3ème mandat illégal et volé au peuple burundais par la force du canon et du couteau.

«Pour le moment, la grande préoccupation du Gouvernement du Burundi est la préparation des élections de 2020», martèle Bujumbura. Voilà qui prouve à suffisance que l’indicible galère des Burundais est le cadet des soucis de Pierre Nkurunziza.

Non content d’avoir plongé le Burundi dans une grave crise politique et sécuritaire qui a fait plusieurs milliers de morts et poussé plus d’un demi-million de personnes à l’exil, il reste obstinément sourd aux appels tous azimuts au dialogue pour la paix.

Tel un ogre aux appétits inassouvissables, il rêve toujours d’élections. Même émaillées de sang et de faim.

Au lieu de tirer les conséquences de son bilan désastreux en 3 quinquennats de malheur, Nkurunziza s’est choisi Kigali pour bouc-émissaire.

Il veut que la CAE planche d’abord sur le conflit entre le Burundi et le Rwanda, l’agresseur.

«La question de l’agression du Rwanda contre le Burundi doit être prise au sérieux par la communauté des états d’Afrique de l’est en vertu du principe sacro-saint de bon voisinage tel que consacré par l’EAC », a encore déclaré le porte-parole du gouvernement burundais.

«La sous-estimation de cette agression n’est pas de nature à favoriser une intégration régionale», a-t-il ajouté.

Mails l’appel passe mal. Car quelles que soient ses élucubrations, Pierre Nkurunziza semble avoir du mal à convaincre au-delà de la poignée de fidèles qui lui restent même dans son propre camp.

Le pessimisme reste encore de mise pour ce qui est du Burundi comme l’indique le centre international d’études stratégiques (CSIS) dans une analyse intitulée « Que voir en Afrique subsaharienne en 2019 » publiée le 7 janvier 2019.

« Le Burundi se bat avec ses voisins et lui-même. Le président Pierre Nkurunziza intensifiera sa rhétorique et ses actions contre ses opposants, augmentant ainsi le risque de violence accrue dans ce pays d'Afrique centrale en proie à des troubles », résume Judd Devermont, Directeur du Programme Afrique sur la page burundaise.


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