Plusieurs dizaines de tutsis dont une bonne frange de jeunes ont été arrêtés lundi dans la commune de Burambi suite à l'assassinat par balles, la veille, de trois leaders de la sinistre ligue des jeunes Imbonerakure, appendice du parti au pouvoir CNDD-FDD. Selon des témoins, environ cent personnes auraient été arrêtées alors que des dizaines d'autres ont déjà pris leurs jambes au cou, fuyant la répression, toujours aveugle, des policiers et de leurs acolytes non officiels, Imbonerakure. A Burambi, les militants du parti présidentiel sont inconsolables. Des leaders de la Ligue des Jeunes Imbonerakure et leurs voisins ont en effet été froidement abattus par balles dans nuit de dimanche à lundi. Décris par les voisins comme des hommes en armes et treillis militaires, les auteurs de ce triple assassinat se sont ensuite volatilisés dans la nature laissant derrière eux des corps sans vie gisant des une marre de sang. Les personnes tuées sont les suivantes : Léonidas Nibayubahe, représentant des jeunes du parti au pouvoir sur la colline de Maramvya, son fils et une autre femme voisine. «Ils ont tiré sur Léonidas Nibayubahe alors qu'il se trouvait dans sa maison. C'est le responsable des Imbonerakure sur notre colline. Il est mort sur le champ», regrette un habitant de cette localité avant déplorer d'autres victimes. Les hommes armés incriminés ont aussi abattu Thérèse Hagabimana, une enseignante dont le mari est directeur de l'école fondamentale de Gisagazuba. Leurs deux enfants ont aussi été touchés et l'un de leur fils a succombé à ses blessures. Selon des sources locales, les « agresseurs » ont traversé la rivière Ruzibazi pour se rendre dans la commune voisine de Bugarama. Pour rappel, des hommes armés avaient attaqué, le 23 août dernier, des hommes armés avaient été signalés dans dans le même secteur. Signalés dans un premier temps à Bugarama dans la province de Rumonge, les présumés rebelles ont, quasiment au même moment, été renseignés dans les provinces, de Cibitoke, Bubanza, Mwaro, Muramvya et Makamba. A l'échelle nationale, les autorités se refusent toujours de commenter les faits mais des arrestations de jeunes Tutsis se poursuivent un peu partout dans le pays.