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L'argent reste le nerf de la guerre même pour le nouveau régime qui se veut "bosseur et rassembleur"

Dernière mise à jour : 18 nov. 2020


Général Evariste Ndayishimiye en audience avec la représentante de la Banque Mondiale

Les nouvelles autorités burundaises ne s'en cachent pas : sans argent, il leur sera impossible d'honorer leurs engagements. Ici comme ailleurs, l'argent reste le nerf de la guerre.

C'est pour cela que le général Evariste Ndayishimiye, nouveau Président du pays et porte-étendard du nouveau régime qui se veut rassembleur et bosseur essaie de renouer les liens avec la communauté internationale.

Ce mardi, le Président burundais s'est entretenu avec Mme Kgomotso Jolobe et Mme Serap Ataay, respectivement Ambassadeurs de l'Afrique du Sud et de la Turquie au Burundi. Il a également reçu en audience l'Ambassadeur Basile Ikouebé, l'Envoyé Spécial de l'Union africaine. Il a demandé aux uns et aux autres de plaider pour la levée des sanctions qui pèsent sur le Burundi en raison des allégations de violations des droits humains.


Mais le focus était davantage réservé à Véronique Kabongo, Représentante de la Banque Mondiale au Burundi. Lors d'une audience à la présidence de la République mardi, elle a déclaré que cette institution va rouvrir les vannes : 600 millions de dollars pour «accélérer le développement socio-économique».

Cela fait déjà la une des médias locaux. «La Banque Mondiale s'est engagée à débloquer un montant de 600 millions de dollars pour accélérer le développement socio-économique du Burundi», a déclaré Alain Diomède Nzeyimana, un des porte-parole du Président Evariste Ndayishimiye. Cette enveloppe va s'échelonner sur trois ans.

Après 5 ans de gel de l'aide directe au gouvernement burundais, décidé par la plupart des partenaires traditionnels tels que les Etats-Unis, la Belgique et l'Union européenne, les nouvelles autorités veulent renormaliser les relations.

Fin août dernier, le Ministre burundais des relations extérieures, Albert Shingiro, a annoncé des démarches en cours pour demander la levée des sanctions que l'Union européenne a prises contre le Burundi.

«J'ai rencontré personnellement, un à un, les représentants de ces pays de l'UE et relevé une volonté partagée de reprise de la coopération. En effet, eux aussi veulent tourner la page et reprendre la coopération avec le Burundi à travers un échange mutuellement bénéfique et respectueux», a-t-il déclaré mercredi sur la radio d'Etat, RTNB.

En juillet dernier, l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), a décidé de lever les sanctions en vigueur contre le Burundi depuis 2016.

Toutes ces sanctions avaient été prises au plus fort de la crise née de la décision du président de l'époque, Pierre Nkurunziza, de briguer un 3ème mandat jugé illégal par l'opposition, la société civile et une partie de son propre camp. Depuis le 18 juin dernier, le Burundi est dirigé par le général Evariste Ndayishimiye.

Vainqueur de l'élection présidentielle du 20 mai, il a été investi avec anticipation suite au décès inopiné de Pierre Nkurunziza dont le mandat controversé devait s'achever le 20 août.

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