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burundidaily

Nkurunziza traite-t-il la Tanzanie comme une base arrière?


Président Pierre Nkurunziza du Burundi et son homologue Tanzanien

Pour avoir eu leurs bases dans le pays quand ils étaient des rebelles combattant la dictature militaire tutsie dans les années 1990 et 2000, la dictature à majorité hutue du CNDD-FDD qui gouverne le Burundi actuellement avec une violence impitoyable connaît très bien la Tanzanie.

En fait, il semblerait que la province de Kigoma en Tanzanie soit devenue une partie du territoire burundais où le régime de Pierre Nkurunziza fait ce qu'il veut et quand il veut.

Ce dernier impose une répression politique intense et terrible contre les réfugiés burundais qui ont fui la persécution sanglante qui règne dans le pays depuis 2015.

Les attaques répétées par des hommes armés et les saisies d'armes à feu introduites dans les camps de réfugiés par des hommes infiltrés en Tanzanie depuis le Burundi constituent une grave menace pour la sécurité des réfugiés burundais dans les camps en Tanzanie. Mais cela pose également un risque grave pour la sécurité de la Tanzanie, un pays qui reste largement stable dans une région instable.

Au moins 37 grenades, une mitrailleuse et 200 cartouches ont déjà été saisis dans le camp de Nduta. Outre ces attaques, des cas de viols, d'arrestations arbitraires, de torture et de traitements inhumains et dégradants, de disparitions forcées et de vols à main armée sont chaque jour enregistrés dans ces camps de réfugiés burundais en Tanzanie.

Trois jeunes Imbonerakure en armes viennent de succomber la semaine passée, tués par la police tanzanienne. Comme beaucoup d’autres, ils s’étaient rendus en Tanzanie pour faucher les réfugiés burundais qui y ont trouvé asile.

De toute évidence, les autorités tanzaniennes qui jusqu'ici jouaient de la complicité avec le régime burundais et renforçaient la pression pour contraindre ces réfugiés à retourner de force dans leur pays d'origine, viennent de briser leur silence complice.

Après une longue période de silence assourdissant, la Tanzanie finit par reconnaître que les camps des réfugiés burundais sont infiltrés par des criminels armés qui veulent prolonger le pogrom entamé au Burundi. La Tanzanie vient donc de casser l’omerta en annonçant par médias interposés que trois Burundais armés ont été tués par la police tanzanienne non loin de la frontière avec le Burundi.

«La police a échangé des tirs avec ce groupe. Trois d’entre eux ont été tués tandis que les autres ont réussi à s’enfuir vers le Burundi», a déclaré Louis Bura, Maire du district de Kibondo en Tanzanie, dans une conférence de presse.

Dans leurs tentatives désespérées de fuir les camps tanzaniens devenus invivables, souvent veris le Kenya et le Rwanda, les réfugiés sont appréhendés par la police tanzanienne comme des criminels à abattre, contraints de choisir entre deux solutions: rentrer chez eux ou rester sur place et souffrir en prison.

De toute évidence, la Tanzanie semble faire le jeu du régime burundais. Cependant, il devient évident que le régime que la Tanzanie continue de protéger ne se soucie guère de la Tanzanie. L'envoi de miliciens armés sur le territoire tanzanien pourrait finir par créer des problèmes plus importants et plus graves pour la Tanzanie.


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