La Une de l'actualité reste encore marquée par le lugubre au Burundi. Ce jeudi, les médias locaux ont fait état d'un homme tué à la grenade dans le quartier populaire de Buyenzi. La victime n'était autre que Jean Marie Mbonihankuye, militant percutant du parti présidentiel CNDD-FDD et membre de la Ligue des Imbonerakure.
Originaire de la commune Buraza en province de Gitega, Jean-Marie Mbonihankuye était un opérateur économique connu à Buyenzi où il détenait une buvette assez achalandée. Il a été tué au moment où il était entrain d'étancher sa soif avec des amis. Quatre autres personnes qui étaient à ses côtés ont été grièvement blessées. Le mystère reste entier quant aux auteurs de cet assassinat et à leurs mobiles.
Visiblement, les Imbonerakure sont aussi dans l'œil du cyclone même s'ils sont eux-mêmes comptables des exactions ignobles.
Selon des militants des droits de l'homme, un certain Aboubacar Ndayishimiye, alias Toto, vient d'être kidnappé dans la localité de Buringa en commune Gihanga de la province Bubanza (périphérie de Bujumbura).
Aboubacar était aussi un Imbonerakure très connu dans la région. Un certain Sadiki, percepteur de taxes à Gihanga, l'aurait appelé par téléphone et, alors qu'il allait à sa rencontre, Aboubacar Ndayishimiye, s'est retrouvé nez à nez avec des agents du Service National des renseignements qui l'embarqué pour une destination inconnue. Ses proches craignent pour sa sécurité.
Bien d'autres jeunes Imbonerakure seraient aussi dans le viseur du SNR. Mais pour quel nouveau crime ? Nul ne saurait dire.
Manifestement, à son entame, le premier mandat du général Evariste Ndayishimiye et déjà riche en controverses.
Côté cour, les autorités vantent une ambiance de paix retrouvée, des autorités et des citoyens plus assidus à la tâche que le fameux Stakhanov, des réfugiés qui rentrent en masses...tous les attributs d'un Etat rassembleur et travailleur.
Côté jardin, cette ambiance bon enfant que le monde entier nous envie tranche avec la réalité : horribles assassinats de jeunes tutsis dans le Mugamba et les contreforts de l'Imbo, expropriations massives des citoyens chassés sans façon des terres ancestrales, échafaudages éhontés de plans diaboliques de chosification des tutsis, ces bons à rien qu'on sort à tous égards, corruption érigée en mode de gestion de l'Etat...le tableau est morose.
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