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Pourquoi Pierre Nkurunziza joue les cassandre à la veille des élections ?


Nkurunziza Pierre, président du Burundi

Depuis quelques jours, Pierre Nkurunziza multiplie réunions et autres conciliabules pour vulgariser ses discours aussi alarmistes que dramatiques sur le Burundi. Le commun des citoyens a de plus en plus du mal à s’y retrouver.

«L’heure est grave, vous devez veiller sans jamais baisser la garde car l’ennemi va d’abord déstabiliser la police et l’armée pour atteindre le cœur de la nation», a-t-il déclaré début janvier, en s’adressant à la crème des corps de défense et de sécurité.

Ainsi, si Nkurunziza qui a déjà promis qu’il ne se portera pas candidat à la présidentielle de 2020 est obsédé à ce point par l’insécurité avant lesdites élections, il y a fort à parier qu’il pioche sournoisement sur un scénario catastrophe pour le pays afin de se poser, demain, en « homme de la situation ».

Cet élément sonore passe encore en boucle avant chaque journal sur Rema-FM, une radio militante inféodée au parti présidentiel.

Au cours d’une réunion organisée mercredi le 16 janvier dans sa province natale de Ngozi à l’intention de tous les gouverneurs de provinces, il a réitéré cette prédiction de malheurs en perspective sur le Burundi.

« Veillez car l’ennemi nous guette aujourd’hui plus que jamais, comme chaque fois à la veille des élections », leur a-t-il lancé.

Pierre Nkurunziza a, comme pour mieux illustrer sa prédiction apocalyptique et éclairer la lanterne de ses représentants en province, cité quelques récents exemples. Le marché de Matana vient d’être totalement brûlé par un feu d’origine encore mythique. Les cas d’assassinats ciblés se multiplient et des rumeurs d’attaques armées se répandent telle une traînée de poudre.

Selon lui, les élections de 2020 polarisent l’attention de tous et les jaloux saboteurs aux yeux de crocodile veulent déjà torpiller le processus.

Parallèlement, le même message est véhiculé par le général Silas Ntigurirwa, secrétaire permanent du Conseil national de la sécurité à travers des réunions marathon qu’il organise dans tout le pays. Il exhorte les comités mixtes de sécurité à ne pas baisser la garde car l’ennemi a déjà dégainé son sabre.

« Nous approchons de nouvelles échéances électorales, vous devez veiller et surveiller chaque ménage sur chaque colline ou quartier, surveiller chaque mouvement car les ennemis sont parmi nous », a déclaré le général lors d’une réunion organisée récemment dans la commune urbaine de Muha en mairie de Bujumbura.

Sa lecture de la situation a toujours était, à l’instar de Candide de Voltaire que « tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ».

Nul n’ignore que Ntigurirwa est ici le porte-voix de son boss, Pierre Nkurunziza. C’est d’ailleurs ce dernier qui préside le Conseil national de sécurité.

Ainsi, si Nkurunziza qui a déjà promis qu’il ne se portera pas candidat à la présidentielle de 2020 est obsédé à ce point par l’insécurité avant lesdites élections, il y a fort à parier qu’il pioche sournoisement sur un scénario catastrophe pour le pays afin de se poser, demain, en « homme de la situation ».

Le plus grotesque est que le Burundi a toujours été un pays de pogroms et d’hécatombes sous son règne sans que cela lui fasse sourciller.

Sa lecture de la situation a toujours était, à l’instar de Candide de Voltaire que « tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ».


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