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Trois ans après son assassinat, l’Honorable Hafsa Mossi marque encore des esprits au Burundi et au d


Honorable Hafsa Mossi, larmes aux yeux lors d'une visite aux camps de réfugiés Burundais

Lâchement mitraillée en plein jour, le 13 juillet 2016 à Bujumbura, l’Honorable Hafsa Mossi, ancien député au sein du parlement communautaire d’Afrique de l’est (EALA), ancien ministre et ancien porte-parole du Président burundais, Pierre Nkurunziza, marque encore les esprits au Burundi et au delà.

Une messe en sa mémoire a été dite dans quelques églises chrétiennes du pays le 14 juillet 2019.

Trois ans après son assassinat, d’aucuns s’étonnent de ce que les enquêtes sur son assassinats n’aient abouti à rien alors que le chef de l’Etat avait juré de tout faire pour débusquer les criminels et leurs mobiles.

Dès l’annonce de sa mort, le Président Pierre Nkurunziza s’est fendu d’un tweet en condamnant cet acte : «L'assassinat de l'Honorable Hafsa Mossi est un acte ignoble et lâche. C'est une perte inestimable pour le Burundi, sa famille et toute l'EAC », a-t-il déclaré sur son compte officiel.

Mais tout semble indiquer que Hafsa Mossi a été happée par la machine à tuer du système CNDD-FDD pour lequel elle carburait sans en connaître tous les ressorts diaboliques. Le système a toutes les allures d’un enfer pavé de bonnes intentions.

Malgré la liberté dont jouissent encore ses assassins, malgré l’épais silence qui a suivi sa disparition (comme celle des milliers d’autres Burundais innocents) l’Honorable Hafsa Mossi ne quitte pas pour autant la mémoire de ceux qui l’ont connue dès sa tendre enfance.

« Patiente, tolérante et intègre….. », les témoignages sur la force de son caractère exceptionnel fusent de partout.

D’autres sont toujours marquées par son humanisme et son attachement à la paix, à l’image de son père biologique.

Elle était en effet née d’un commerçant « assez connu, intègre et respecté de tous au centre-ville de Makamba, qui s’était battu pour une famille unie et comblée. Pacifiste, alors que Makamba était attaquée par des rebelles et autres mercenaires –venus de la Tanzanie en 1972--, c’est avec son camion qu’il ira alerter le camp militaire à Bururi », rapportent des témoins.

Interrogée sur ses accointances avec le système CNDD-FDD qui l’a finalement broyée, Hafsa Mossi a avoué, qu’elle croyait naïvement au projet de société qu’il portait. Elle a donc lâché son métier de journaliste professionnel à la BBC pour s’accrocher au monstre.

«J’avais interviewe plusieurs chefs rebelles Burundais, y compris ceux du CNDD-FDD dont Nkurunziza, Radjabu et autres. Apparemment, ils m’ont convaincue et vraiment je croyais à un Burundi meilleur. Je ne manquais de rien, mais j’acceptai de quitter Londres, la machine multiculturelle qui soit dans ce monde, le bon salaire, pour rentrer, servir autrement ma patrie. Oui, j’entrevoyais des défis, mais je crois être optimiste (rire)», a-t-elle confié à un journaliste dans une interview.

Sa mort n’aurait donc rien d’étonnant. Car elle avait des jaloux au sein même du système qu’elle servait avec professionnalisme et loyauté.

Comme elle approchait la fin de son mandat (2017), elle voulait s’orienter dans les organisations humanitaires. Selon ses proches, elle s’apprêtait à commencer des cours à la Kofi Anan International Peacekeeping Training Center.

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