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Massacres de Bugendana: Triste 23ème anniversaire d’un Pogrom aux dimensions génocidaires


Le 21 juillet de chaque année marque la commémoration du tragique pogrom qui a emporté plus de 640 tutsis happés par la main de l’ancien mouvement rebelle CNDD-FDD depuis leur camp des déplacés de Bugendana en province de Gitega il y a 23 ans.

En l’espace d’une nuit, au moins 648 membres de la communauté ethnique tutsie, en majorité des femmes et des enfants ont péri, froidement hachés par des rebelles du CNDD-FDD commué aujourd’hui en parti présidentiel depuis près de 15 ans.

A l’époque, ceux qui ont perpétré ce massacre prétendaient se battre pour la restauration de la démocratie ou la réhabilitation de leur ethnie hutue.

Mais nul ne peut soutenir que des personnes âgées, les femmes et les enfants visés par les rebelles du CNDD-FDD constituaient un réel obstacle à l’atteinte de ces deux objectifs.

Qui plus est, la persécution des tutsis et d’autres hutus non acquis à cette cause d’une essence méphistophélique s’est bel et bien poursuivie même après le sacre de parti dangereusement fascisant.

Pour revenir sur le carnage de Bugendana, selon des témoignages concordants de quelques rares survivants de la tuerie de Bugendana, les auteurs avaient l’intention de tout « raser » à la machette, en s’en prenant d'abord contre les enfants et les femmes - «afin qu'ils ne se reproduisent pas», selon les slogans racistes constamment ressassés à travers des chants horribles chantés par les rebelles en mutilants ces victimes dans défense.

Miraculeusement rescapées des tueries génocidaires d’octobre 1993, déclenchées dans la foulée de l’assassinat de l’ancien Président Melchior Ndadaye, les victimes étaient donc restées dans leur collimateur.

Le lendemain du carnage, l’ancien Archevêque de Gitega, Joachim Ruhuna a prié pour les victimes et leurs bourreaux. Il a prophétiquement appelé ces derniers des "Caens des Temps Modernes".

Monseigneur Joachim Ruhuna a prié « pour qu’ils retrouvent la foi, l’amour de leurs frères ».

A l’instar de Caen, fauchant son frère Abele, Joachim Ruhuna a été, à son tour, foudroyé les jours suivants par la même machine à tuer du CNDD-FDD, simplement parce qu’il leur avait prédit une fin peu glorieuse et une vie d’errance sans fin à cause de leur aveuglément et leur attirance pour le crime de sang.

Ironie, du sort, son assassin croupi aujourd’hui dans une geôle de Gitega pour avoir tenté, en mai 2015, de renverser le régime coiffé par son ancien chef rebelle, Pierre Nkurunziza.

Victimes des massacres de Bugendana juste avant leur enterrement

Dans son discours de circonstance, le premier Ministre d’alors, Antoine Nduwayo a été le premier à alerter l’opinion sur la dangereuse planification d’une idéologie génocidaire ciblant exclusivement les tutsis. Il a demandé « à ceux qui doutaient encore, de constater que l’idéologie de génocide avait bel et bien été enseignée au Burundi», ajoutant qu’elle «poursuivait son bonhomme de chemin». Il a demandé aux uns et aux autres de «se rendre à l’évidence et d’appeler enfin les choses par leur nom».

Reste qu’à l’instar de Bugendana, le CNDD-FDD ainsi que d‘autres systèmes qui ont contrôlé le Burundi restent comptables de biens d’autres carnages dans le pays.

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