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Dar et Bujumbura signent un accord sur le rapatriement forcé des réfugiés


Les ministres de l’intérieur de la Tanzanie et du Burundi ( an chapeau jaune) signent un accord de rapatriement forcé des réfugiés burundais qui sont en Tanzanie

La TANZANIE et le Burundi sont déterminés à rapatrier les réfugiés burundais de divers camps dans la région de Kigoma, même sans la participation de la communauté internationale.

Les deux pays ont convenu à l'unanimité qu'il était grand temps d'appliquer les accords conclus l'année dernière avec la Tanzanie, le Burundi et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

Le ministre tanzanien de l'Intérieur, Kangi Lugola, a déclaré à la presse ce week-end qu'il n'y avait pour le moment aucune autre discussion sur la question du retour des réfugiés dans leur pays d'origine.

« Ce qui est maintenant en place, c'est la mise en œuvre des accords conclus par les trois parties le 28 mars 2018», a affirmé M. Lugola. Dans les accords, les deux parties ont décidé de renvoyer 2000 réfugiés au Burundi chaque semaine, mais la mise en œuvre a été lente et n'a parfois transporté que 300 réfugiés.

Le ministre s'est rendu dans deux camps de réfugiés, Mtendeli et Nduta, où il s'est entretenu avec des représentants du gouvernement burundais et du HCR. Il a également eu une réunion privée avec le ministre burundais de l'Intérieur, Pascal Barandagiye, avec lequel ils ont convenu qu'à compter du 1er octobre de cette année, 2 000 réfugiés seront ramenés au Burundi chaque semaine.

« Nous avons convenu avec le Burundi que si le HCR et ses partenaires ne seraient pas en mesure de mettre en œuvre les accords, nos deux pays financeraient le transport des réfugiés ... nous sommes déterminés à faire en sorte que tous les réfugiés burundais retournent dans leur pays. dans le pays d’origine », at-il déclaré.

Il a ajouté: « L’insécurité dans leur pays a été un facteur important qui les a obligés à trouver des abris en Tanzanie, mais la situation est désormais calme. La question du retour volontaire est hors contexte, ils doivent s'inscrire pour la logistique de transport afin de retourner au Burundi ».

M. Lugola insiste sur le fait que le gouvernement tanzanien respecte les conventions internationales relatives aux réfugiés et qu'il ne renverra jamais les réfugiés dans pays déchiré par la guerre pays. Il s'est insurgé contre des reportages cherchant à paralyser le rapatriement, affirmant que certaines personnes avaient fourni des informations trompeuses sur la manière dont la Tanzanie et le Burundi avaient supervisé l'exercice. Il s'est surtout insurgé contre les médias qui reportent que la paix ne soit pas encore totale au Burundi.

Le ministre Lugola a demandé au département de l'Immigration d'arrêter et de prendre des mesures légales contre les immigrants clandestins du Burundi, affirmant que les Burundais, comme les ressortissants d'autres pays, devaient suivre les procédures légales pour entrer en Tanzanie. Lors de rassemblements publics dans les camps de réfugiés de Nduta et de Mtendeli, le ministre Barandagiye a déclaré à plusieurs reprises qu'il n'existait aucune raison valable pour que les Burundais continuent à vivre en tant que réfugiés en Tanzanie.

Cependant malgré l'instance du ministre Lugola, il semble qu'il y a un problème grave de procédure. Il rejette les reportages indépendants des médias qui affirment que le Burundi reste dans une situation d’insécurité tout en épousant la positon du gouvernement burundais. Or, il oublie que ces réfugiés ont fui ce même gouvernement.

Le ministre Lugola n'a non plus précisé d'ou proviendront les frais nécessaire pour un rapatriement de 2000 réfugiés par semaine. Déjà, la vague de réfugiés burundais dans la sous région est la moins financée dans le monde. Le HCR peine a rassembler les moyens nécessaire pour assurer les besoins les plus primordiaux de ces réfugiés. Comment alors le HCR se permettra t-il de payer les frais de rapatriement de 2000 réfugiés par semaine?

Ni la Tanzanie ni le Burundi n'ont pas les moyens financiers pour mobiliser les frais nécessaires pour ce rapatriement forcé. Les budgets annuels des deux nations ont déjà été fixés et n'incluent pas ce rubrique de rapatriement de réfugiés.

Alors que le Burundi peut s’écarter de son budget ou même imposer des contributions à ses citoyens déjà pauvres pour rassembler les fonds nécessaires pour ce retour forcé des réfugiés, la Tanzanie n’a ni la motivation et ni la possibilité légale de libérer un budget qui n’a jamais été inclus dans son budget annuel officiel.

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