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Vérité et réconciliation ou une farce?: Le président de la CVR pète les plombs face au professionnal


Pierre claver Ndayicariye, président de la CVR et ancien président de la CENI

Hier président d’une commission électorale (CENI) aux ordres du parti présidentiel (CNDD-FDD), l’Ambassadeur Pierre Claver Ndayicariye, aujourd’hui président de la Commission Vérité/Réconciliation (CVR) reste foncièrement mû par le souci de rester fidèles aux mains qui le gavent.

C’est dans cette unique perspective que cet ancien journaliste a la chaîne de télévision étatique - la radio télévision national du Burundi( RTNB)- vient de tirer à boulets rouges sur un certain Esdras Ndikumana, journaliste professionnel burundais d’une renommée internationale, rescapé des griffes acérées du fameux Service national de renseignement (SNR) et prestant aujourd’hui à RFI (Radio France Internationale).

Alors que d’aucun le croyaient au dessus de la mêlée, vu ses missions d'élucider la vérité sur les tueries et autres abus commis au Burundi depuis les années d’indépendance par le biais de la CVR, Pierre Claver Ndayicariye étonne et prouve au monde qu'il reste politiquement inféodé au parti au pouvoir pour gérer convenablement les missions d'une commission nationale de réconciliation.

Pour ceux qui le connaissent et qui suivent sa carrière politique, «il est évident que le petit homme qu’il fut ne l’a jamais quitté c'est à dire que l’homme ancien continue à l’habiter». Le voilà qui verse dans des invectives et autres joutes injurieuses dignes d’un ménestrel des temps modernes.

Non content de ses papiers d’un professionnalisme de haut vol, Pierre Claver Ndayicariye pète les plombs. «Quelle est cette mouche qui pique ce journaliste? La misère morale de certains journalistes est une honte à la profession. J'accuse les journalistes corrompus et les journalistes manipulés», a-t-il annoncé sur son compte officiel Twitter ou il tweet au nom de la CVR.

Il réagissait à un article de Jean-Philippe Rémy titré «Au Burundi, retour des tensions à neuf mois des élections» paru dans le journal le monde. Pour bonne mesure, il a tagué les communicateurs de la présidence dans son tweet pour comme disent certains «s'assurer que ses maîtres ne ratent pas ses efforts visant à défendre le régime qui le nourrit».

Faisant fi de terribles circonstances qui ont poussé Esdras à l’exil, Pierre Claver Ndayicariye parle de lui comme d’un « d'un journaliste burundais perdu dans les banlieues de Paris ».

A l’instar de ses maîtres à penser, Ndayicariye évoque le changement d’époque pour justifier ses maladresses. «Le Burundi a changé».

Cette attaque virulente d’un président d’une Commission Vérité/réconciliation contre un journaliste qui a été victimes des abus sur lesquels la CVR est supposée mener des enquêtes indépendantes a naturellement choqué les grosses pointures de la profession.

«Les journalistes n'ont aucune leçon à recevoir d'un 'ventriote' avéré se cachant derrière de ce qui devrait être une institution en charge de la vérité et la réconciliation ! Vous devriez plutôt vous occuper de ce qui vous regarde Monsieur..! Le ridicule ne tue pas !», a déclaré Alexandre Niyungeko, Président de l’Union burundaise des journalistes (UBJ).

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