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La Tanzanie: seule nation qui a maintenu une cohérence face aux "problèmes" burundais


Président Nkurunziza (a droite) rencontre son homologue Tanzanien, John Magufuli a la frontière Burundo-Tanzanienne

Peut-être, malgré elle, la Tanzanie a toujours joué un rôle important dans les problèmes du Burundi depuis le début de la lutte pour l'indépendance a nos jours.

La Tanzanie a toujours été un pays hospitalier, désireux d’abriter ceux qui fuient la persécution dans la région. L'histoire de la Tanzanie comme terre d'asile des Burundais commence en 1965.

Une population considérable de réfugiés burundais, presque entièrement hutus, s'est installée dans les pays voisins du Burundi, et particulièrement en Tanzanie, depuis les massacres de masse de Hutus en 1972. 300 000 auraient fui le Burundi pour se rendre en Tanzanie a l’époque.

Plusieurs flux de réfugiés périodiques, en 1965, 1969, 1988 et 1991, plus petits que celui de 1972 se sont ajoutés aux chiffres de 1972.

Le coup d’état et la crise d'octobre 1993 a entraîné un autre exode massif de plus de 400 000 réfugiés hutus. Bien qu'un grand nombre de réfugiés soient par la suite rentrés chez eux, une fuite régulière de réfugiés, principalement du sud, se poursuit jusqu'à nos jours.

Il n'est secret pour personne que les camps de réfugiés burundais en Tanzanie ont été fortement militarisés et pour abriter des mouvements rebelles, notamment le FDD (branche armée du CNDD), Palipehutu et Frolina.

Cette militarisation des camps des réfugiés burundais en Tanzanie est le résultat de la politique de duplicité propre à la Tanzanie - donner accès et assistance et bases arrières aux mouvement rebelles qui déstabilisaient le Burundi et même temps jouer l'arbitre dans le conflit interethnique au pays.

La Tanzanie semble être la seule nation qui a maintenu une cohérence face aux "problèmes" burundais. Elle a toujours été alignée du coté des hutus et a jouer un rôle prépondérant pour forcer le régime de Buyoya aux négociations qui ont conduit le CNDD-FDD au pouvoir.

Dans la crise burundaise, peu d'acteurs régionaux ou internationaux ont affichée une cohérence similaire à celle de la Tanzanie.

Pierre Nkurunziza est le fruit d’une paix sans justice et d’une réconciliation nationale menée par la partie au conflit (lui-même). La Tanzanie est l'initiateur d'une initiative qui a accouché une solution qui a permis à un criminel de guerre de prendre le pouvoir des main d'un autre criminel, sans qu'il ait remporté de victoires militaires significatives au cours du conflit.

De 2005 à 2015, tout le monde avait la présomption de pouvoir facilement temperer un président vu comme timide et modéré (de lignage mixte hutu-tutsi). Ils semblent ne pas avoir compris la véritable nature de Nkurunziza,qui il se révéla être plus impitoyable et un tacticien impeccable dans la guerre d'usure.

Ayant clairement compris ses faiblesses et celles de son pays, il a opté pour une diplomatie belliqueuse. Cette magistrale stratégie diplomatique, conçue pour le mettre aux prises avec les plus puissants du monde, semble avoir porté ses fruits. Il a correctement présumé que les puissances abandonneraient bientôt tous leurs efforts de vouloir résoudre les problèmes du Burundi, et comme prévu, ils ont bientôt abandonné le Burundi à lui-même.

La nation la plus pauvre de la planète, le Burundi était trop "insignifiant" pour que les puissances se préoccupent de ses problèmes, surtout si le régime en place se montrait "ingrat, impoli, arrogant et incompétent".

Barak Obama, Nicolas Sharkozy et plus tard François Hollande, l'Union européenne, l'ONU et l'Union Africaine, la Belgique, la Norvège, Uhuru Kenyatta, Paul Kagame et Yoweri Kaguta Museveni qui au départ étaient convaincus que Nkurunziza était facile à "gérer" ont vite déchanté.

Alors que la Communauté de Sant Egidio avait multiplié des voyages au Burundi pour donner de bons conseils au président qui avait bénéficié de leur soutien pour conquérir le pouvoir, ils se sont vite rendu compte que l'homme qu'ils avaient rencontré en 2000 avait complètement changée.

Seule la Tanzanie a gardé sa proximité au régime de Nkurunziza et continue jusqu'aujourd'hui de soutenir un régime devenu infréquentable. Le fait que la Tanzanie veut chasser les réfugiés burundais de son territoire est peut-être beaucoup plus lié à la politique interne tanzanienne, mais il parait aussi que c'est un autre coup de main que la Tanzanie veut donner à Nkurunziza qui veut faire croire au monde que tout va bien dans sa république bananière.

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