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  • FULVIO BELTRAMI

FDLR: Mercenaires ou maîtres au Burundi?


Troisième Partie & FIN

 

Auteur: FULVIO BELTRAMI

Fulvio Beltrami est un journaliste indépendant et reporter sur l’Afrique de l'Est pour les journaux italiens L'Indro et ReteLuna. Il est basé à Kampala en Ouganda

 

Les FDLR sont le seul groupe terroriste au monde dont tout le monde ne veut pas parler

Comprendre qui commande réellement au Burundi (que ce soit Nkurunziza ou les FDLR) est d’une importance vitale pour comprendre la nature de ce régime du CNDD-FDD qui semble de plus en plus épouser l’idéologie du "HutuPower" et les scénarios qui se dessinent a l'horizon.

Malheureusement, le sujet semble être tabou. Les FDLR sont le seul groupe terroriste au monde dont tout le monde ne veut pas parler. Malgré son existence et les dangers qu'il présente pour la région, ce groupe reste libre d’opérer et de semer le chaos dans la région.

Un citoyen "normal" ne se demande pas vraiment qui est au pouvoir

Pour les Burundais, le sujet est difficile à traiter. Cela cause de la douleur, beaucoup de douleur. À la maison, un citoyen normal ne se demande pas vraiment qui est au pouvoir, à moins qu'il ne soit fatigué de vivre. Les Imbonerakure et les FDLR ont infiltré les quartiers populaires de Bujumbura et les principales villes du pays.

Ils participent à la vie quotidienne. Ils sont présents lors de cérémonies religieuses, mariages, funérailles et autres fêtes. Ils sont partout. On les trouve entrain de siroter des bières dans les bars et écouter les conversations des citoyens. Ils forment une puissante armée d'espions. Quiconque ose faire des discours politiques contre le régime est classé "ennemi de l'Etat". En fonction de la gravité du discours, il/elle reçoit un avertissement, est arrêté pour interrogatoire et libéré ou est tué de sang froid.

L'infiltration des Imbonerakure et des FDLR dans la population a créé un climat de suspicion et de terreur. Les Burundais ne savent pas à qui ils sont confrontés et évitent donc tout sujet politique, du moins dans les lieux publics. La situation est aggravée par le contrôle total des informations par le régime. Bien qu'il y ait des médias en exile qui essaient de donner des informations bien fouillées ( en ligne ou via les média sociaux), en général, la population ne reçoit des informations que des médias officiels contrôlés par le régime. Il est à noter que désormais, la télévision nationale est maintenant sous le contrôle direct des Imbonerakure.

Incapables de se rebeller ou d'exprimer toute forme d'opposition, de plus en plus de Burundais tentent par tous les moyens de s’échapper du pays.

Même la diaspora Burundais est surveillée

Les sujets politiques (celui des Imbonerakure et des FDLR) dans la diaspora est tabou en raison de la forte présence de sympathisants du CNDD-FDD qui ont des devoirs d’espionnage.

Si les Burundais de la diaspora proches de l’opposition ont le malheur d’avoir des parents ou des membres de leur famille laissés au Burundi, ces derniers paient le prix de la "trahison". Pour compliquer la situation, de nombreux Burundais de la diaspora ont également du mal à admettre que leur pays est dirigé par des extrémistes aidés par des étrangers.

Malgré ces obstacles, le peuple burundais doit entreprendre le douloureux voyage de la vérité. "Il est nécessaire de réfléchir et de comprendre qui commande réellement au Burundi. Si vous ne savez pas qui est l’ennemi, comment pouvez-vous le combattre? ". Disait sous anonymat un membre de l'opposition burundaise en exile.

FIN.-

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