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Arrogance ou excès de zèle: Willy Nyamitwe est de retour


Willy Nyamitwe, conseiller principal du président Pierre Nkurunziza

Comme dans une vraie république bananière qu'est entrain de devenir le Burundi, il a le cumul de fonctions et de "grands" titres qui vont avec. Il, c'est Willy Nyamitwe: Il est ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire, il est conseiller principal du président Pierre Nkurunziza et est chargé des questions de communication à la présidence.

Mais il est lui aussi président; un titre qu'il a acquis depuis sa nomination par la présidence du pays à la tête du Fonds de service universel des technologies de l'information. Plus important encore, il est membre du parti au pouvoir, le CNDD-FDD.

Depuis 2015 jusque récemment, ce frère de l'ancien ministre des relations extérieures du Burundi était devenu le visage du régime de Nkurunziza. Il était partout, il intervenait sur tout ce qui se dit sur le régime, il tirait à boulets rouges contre toute critique de son boss, et tous les moyens étaient bons pour défendre son maître Nkurunziza.

Et d'un coup, il s'est tu. Il ne twittait plus. Il n’apparaissait plus sur les plateaux des chaines de télévisions européennes. Son frère, Alain-Aimé Nyamitwe a été limogé du poste de ministre de la coopération. Il se disait alors qu'il avait été mis sur le banc de touche. Il était devenu arrogant et se prenait pour, et pensait qu'il était devenu une figure clé du cercle au pouvoir. Encore se disait-il que les généraux n'ont pas digéré que ce conseiller du président se prenne pour un héritier de son maître.

Des questions sur ses ambitions présidentielles commençaient d'être posées par des journalistes et autres observateurs de la dynamique de la politique du pays. C'est cela peut-être qui l'avait poussé vers le banc de touche. Une façon pour les puissants généraux de "le remettre à sa place".

Et d'un coup, il vient de revenir. Son langage distinctif réapparaît sur le twittosphère. II joue son rôle de "chien d'attaque", un rôle qui l'avait propulsé à une sorte de vedette dans les milieux politiques burundais.

Comme réponse à la lettre pastorale signée par les évêques catholiques du Burundi, il n’hésite pas de déclarer que: "Certains évêques devraient être défroqués car c’est devenu une habitude: A la veille des élections, ils doivent cracher leur venin de haine à travers des messages incendiaires. Pardieu! Quoi de plus normal puisqu’ils ne sont même pas le modèle de la piété".

Fidèle à son rôle de "chien d'attaque", il ne se limite pas à attaquer le discours de ces évêques, il s'attaque à leur piété. Pour lui, exprimer leurs inquiétudes quant aux tueries et autres crimes commis en grande partie par la jeunesse du parti au pouvoir vaut aux évêques d’être défroqués.

Le parti au pouvoir, emboîtant le pas au super conseiller du président accuse les évêques de "cracher leur venin de haine". Ainsi, pour le parti présidentiel, la jeunesse du parti qui est régulièrement accusée de violence et de crimes haineux n'y sont pour rien. Pour le secrétaire général du parti présidentiel, le général Evariste Ndayishimiye, les évêques sont les "mauvais types" dans la saga de cette crise qui engouffre le pays depuis 2015.

Il semble donc qu'au delà de la stratégie du "déni total", Willy Nyamitwe a raffiné une autre sauce qu'il vient d'ajouter à son menu de stratégie de communication: attaquer le messager de la manière la plus vulgaire et virulente dans l'espoir que toute l'attention soit détournée vers le messager au lieu du message.

Cependant cette stratégie pourrait se retourner contre son maître, en particulier lorsqu'il s'agit d'attaquer l'église catholique au Burundi. Cette église retient beaucoup de capital moral qui manque cruellement au parti au pouvoir.

Selon toutes apparences, un bras de fer semble être de nouveau engagé. Qui sortira vainqueur? Time will tell.

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