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Double langage, une méthode qui marche pour Nkurunziza: blâmer tout sur la communauté internationale


Depuis 2015, Nkurunziza ne voyage pas hors du pays. Il n'a participé à aucun rassemblement régional ou international depuis la tentative de coup d'État contre lui en 2015.

Il semble avoir choisi de rester plus proche de ses ennemis internes pour les surveiller.

Alors qu’il s’apprêtait à chercher un troisième mandat controversé, il a beaucoup voyagé, principalement pour recevoir des prix et des récompenses honorifiques. En jetant un regard en arrière à cette période, un observateur a fait remarquer que c'était un moyen de se chercher la validation de la communauté internationale pour consolider et améliorer son statut d'homme d'État.

Il s’agissait bien d’une campagne de relations publiques conçue pour séduire les membres de son parti et de la population. Un observateur le dit sans ambages: "En fait, il disait et transmettait un message simple: je suis le seul qui soit assez important pour diriger ce pays". Les prix et les récompenses- obscurs soient-ils- étaient un moyen d'affirmer et de démontrer sans ambiguïté que son autorité est reconnue au-delà des frontières du Burundi, déclare un autre spécialiste sur le Burundi.

Même stratégie déployée pour renforcer le statut de sa femme avant les élections de 2020

Dans ce qui apparaît comme une feuille tirée du livre du mouvement populiste qui se répand rapidement dans le monde entier, le régime au pouvoir au Burundi s'acharne sans répit à la communauté internationale. Tous les problèmes du Burundi sont imputés à des envahisseurs étrangers qui "ont inoculé les germes de la haine au Burundi" et qui "font tout ce qui est en leur pouvoir pour déstabiliser les institutions du Burundi".

Le régime burundais ne considère plus la communauté internationale comme un partenaire dans la résolution de ses multiples problèmes. Du moins officiellement, c'est l'impression que donne l'élite dirigeante. En privé et en discussion avec leurs partenaires traditionnels, le langage est plus conciliant; et, au fond, les autorités savent que le Burundi ne peut pas gérer son économie sans l’aide financière étrangère.

Dans leurs efforts pour lutter contre l'épidémie de paludisme ou atténuer les famines récurrentes, ou encore dans la lutte contre l'épidémie potentielle d'Ebola, les autorités comptent énormément sur l'aide d'entités étrangères. Ainsi, malgré la rhétorique populiste tenue en public par le parti au pouvoir, la validation par la communauté internationale reste d’une valeur politique très importante au sein du parti dans son ensemble et dans le pays.

Ce n’est donc probablement pas une coïncidence si la première dame s’envole dans les capitales étrangères pour récolter des prix méticuleusement négociés dans le secret le plus absolu par des hommes et des femmes (étrangers) qui ont été nommés ambassadeurs honoraires du Burundi par le régime brutal de Nkurunziza.

La première dame est clairement sur une mission pour construire sa stature d'un acteur influent qui est reconnu par "le monde". Étrangement, dans les cercles des membres les plus assidus ou des partisans du régime, les prix attribués par les organisations internationales, aussi obscurs soient-

elles, sont un atout que doit posseder un leader.

Selon certains observateurs, Denise Bucumi semble emprunter les mêmes tactiques que celles utilisées par son mari dans la période précédant le troisième mandat controversé.

Maintenant, la question est de savoir si elle se présentera ou si elle ne se présentera comme candidat présidentiel lors des prochaines élections de 2020 pour remplacer son mari.

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