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Gitega fâchée par le renouvellement du mandat de la commission Onusienne d'enquête


Doudou Diene, président de la commission d’enquête sur le Burundi

 

accuser ces enquêteurs de n'avoir jamais mis les pieds au Burundi alors qu'ils ne sont pas autorisés de se rendre au Burundi car ayant été tous déclarés persona non grata est un faux argument de la part du régime de Gitega

 

La 42ème session du Conseil des droits de l'Homme a renouvelé vendredi dernier le 27 septembre le mandat de la commission de l'ONU qui enquête sur le Burundi. 23 pays ont voté pour, 11 contre et 13 se sont abstenus.

La commission nationale indépendante de droits de l'homme au Burundi, CNIDH,se dit profondément choquée par ce vote.

"C'est en fait une façon de perdre du temps. Ces enquêteurs de l'ONU n'ont rien fait de surprenant qui puisse stimuler le renouvellement de leur mandat" a réagi le président de la CNIDH, Dr Sixte Vigny Nimuraba.

Les rapports de ces enquêteurs inquiètent aussi le régime burundais.

"Il s'agit de mensonges crus. Dire que les réfugiés burundais qui rentrent de la Tanzanie sont dépouillés de leurs biens et emprisonnés c'est faux, avancer qu'il y a des viols sexuels communs au Burundi c'est pas vrai. Et même des cas d'intolérance politiques sont rapidement redressés et puis ces enquêteurs n'ont jamais mis leurs pieds chez nous, donc leur soi-disant rapports sont biaisés" a-t-il ajouté.

Cependant, accuser ces enquêteurs de n'avoir jamais mis les pieds au Burundi alors qu'ils ne sont pas autorisés de se rendre au Burundi car ayant été tous déclarés persona non grata est un faux argument de la part du régime de Gitega.

Pour Willy Nyamitwe, conseiller principal en communication à la présidence du Burundi, cette reconduction du mandat de la commission est un non événement. Un non événement qui fait plutôt parler le régime qui normalement a tendance de se murer dans un mutisme face aux accusations grave de violation de droits humains.

"En plus qu'elle (la commission) restera sans effet, ce résultat devrait interpeller la conscience de la Commission Européenne. Le Burundi reste vainqueur".

Cependant, ce renouvellement du mandat de la commission de l'ONU sonne comme une satisfaction chez les défenseurs des droits de l'homme burundais surtout ceux qui sont en exile.

"Merci à tous ceux qui ont contribué à ce résultat. La grave situation des droits de l'homme au Burundi mérite une surveillance permanente et plus soutenue, pendant le processus électoral de 2020" a réagi Pacifique Nininahazwe, président du FOCODE.

Ces enquêteurs de l'ONU continueront leur travail jusqu'en septembre 2020 selon le nouveau mandant. Le haut commissariat du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a estimé que les violations des droits de l'homme au Burundi demeurent préoccupantes et les enquêtes doivent être approfondies.

Cette commission dirigée par un avocat sénégalais Doudu Diène avait présenté son dernier rapport avant la reconduction de son mandat.

Les enquêteurs ont indiqué avoir constaté que "des membres de l'opposition, leurs familles et des personnes qui n'ont pas coopéré avec le parti au pouvoir avant les élections de l'année prochaine ont été tués, enlevés ou torturés. Des femmes et des filles ont été victimes de violences sexuelles par des membres de l'aile des jeunes du parti au pouvoir qui commettent des viols collectifs.des révélations accablantes".

Le rapport de la commission de l'ONU a souligné que "les principaux auteurs des crimes contre l'humanité sont des agents du service national de renseignement, de la police - qui relèvent directement du bureau du président Pierre Nkurunziza, qui serait donc responsable de ces crimes"

Le mandat de cette commission avait suscité plusieurs polémiques.

En août dernier, une quarantaine d'ONG burundaises, régionales et internationales avaient appelé à la poursuite de l'enquête onusienne jusqu'en septembre 2020.

Pour Human Rights Watch (HRW), la prolongation du mandat de la commission fournirait une surveillance essentielle de la grave situation des droits humains dans le pays à l'approche des élections de mai 2020.

"Les personnes responsables des graves crimes qui continuent d'être commis au Burundi veulent mettre fin à la commission parce qu'elles savent que le monde les observe et qu'elles devront un jour rendre des comptes", a souligné Lewis Mudge, directeur pour l'Afrique centrale à HRW.

Au début de cette semaine dernière, les organisations de la société civile œuvrant au Burundi, ont quant à elles, demandé au Conseil des droits de l'Homme de ne pas accepté de la demande de prorogation du mandat de la commission d'enquête.

D'après elles, cette commission et les organisations internationales, partisanes du renouvellement du mandat, font une fausse lecture de la situation au Burundi.

"Il est dans l'intérêt de ce noble conseil de ne pas entériner les mensonges contenus dans le rapport de cette commission qui, visiblement, entrent en contradiction avec le constat des organisations réputées indépendantes"ont-ils fait remarquer.

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