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  • burundidaily

Une diplomatie rudimentaire mais efficace


Alain-Aimé Nyamitwe, ancien ministre des relations extérieures avec son successeur Ézéchiel Nibigira, l'actuel ministre des affaires étrangère du régime de Nkurunziza

Depuis le début de la crise en 2015 au Burundi, certains observateurs ont souligné que l'équipe diplomatique de Nkurunziza était incompétente. Contrairement aux pratiques traditionnelles dans le domaine de la diplomatie, les diplomates ont adoptee une attitude belligérante, ils étaient enclins à s'engager dans des rhétoriques nationalistes avec une bonne dose d'insultes contre quiconque critiquait le régime burundais en matière de droits de l'homme et autres domaines de la vie du pays.

Alain-Aimé Nyamitwe, ancien ministre des Affaires étrangères, a également avait pris ce comportement peu diplomatique à un tout autre niveau. À lui seul, il a donné au Burundi l’apparence d’une véritable république bananière, refusant d’observer une quelconque norme diplomatique dans sa quête pour justifier les actes et comportement de son patron.

Beaucoup ont pris cette attitude et approche diplomatiques comme un signe d'incompétence. Cependant, selon le professeur Gerard Birantamije, un spécialiste de la politique de la région, l'équipe diplomatique du régime de Nkurunziza est loin d'être incompétente.

Selon Gerard Biratamije, «une analyse froide de la vie politique burundaise au lendemain de 2015 montre plutôt le contraire de votre position. La diplomatie du régime en place n’a jamais été défaillante. Je risque de surprendre. Elle est solide et a fait des résultats importants sur les ruines de la diplomatie des oppositions. Tenez, la diplomatie burundaise a pu mener et remporter des batailles importantes : les positions de la sous-région est-africaine ( négociations inclusives), de l’union africaine ( envoi des forces d’interposition), de l’ONU ( envoi des policiers), de l’union européenne ( suspension des fonds AMISOM ou rapatriement des militaires burundais en Opex) ont été balayées et il n’ y a pas eu de suite. Les sanctions n’ont pas pu asphyxié le régime et l’amener à négocier avec les opposants. Je dirais que le régime a su négocier d’autres sources de rentrées en devise, les minerais notamment.

En revenant sur la diplomatie, vous n’allez pas dire que cette diplomatie est défaillante. Ça dépend de quel angle vous situez cette défaillance. Même au niveau de la région des Grands Lacs, les relations avec la RDC ont mis en déroute les mouvements armés qui s’étaient annoncés avec une base arrière en RDC.

Bref, la diplomatie est là et hyper active. C’est vrai qu’à un certain moment, on dirait que la communauté internationale ne veut pas se mouiller les mains notamment avec la réponse de la SADC ou encore l’annulation de la réunion du COMESA à Bujumbura que les opposants ont considéré comme une victoire. Peut-être que dans le cas pendant, la SADC n’y a pas vu assez d’intérêt politique et économique. Mais ce qui a renforcé cette diplomatie c’est la position très ambiguë des acteurs de l’opposition laquelle aurait mis en hibernation les envolées de la communauté internationale dans la résolution du problème burundais. Cette ambigüité se voit aussi dans le positionnement pour les élections de 2020.»

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