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Il ne faut surtout pas ternir l'image du pays: Le paludisme fait rage mais le régime se tait


Nkurunziza Pierre bien protégé pendant que la population souffre de paludisme: Illustration @JeuneAfrique

 

Le CNDD-FDD n'a pas causé le paludisme ni son ampleur épidémique cette année. Le régime de Gitega n'est non plus responsable d'une certaine augmentation des températures cette année qui a crée des conditions désormais bien plus clémentes pour les moustiques sur presque tout le territoire national

 

D’emblée, ce n'est totalement pas la faute de Nkurunziza ou de son parti CNDD-FDD que le Burundi demeure un pays pauvre qui ne peut pas faire face a une épidémie sanitaire comme le paludisme.

Non plus, est-il de la faute de Nkurunziza et ses amis bagumyabanga (qui gardent le secret - un nom des membres du parti CNDD-FDD) que cette année, de fortes pluies se sont abattus sur le pays fragilisant ainsi la résistance des régions montagneuses aux moustiques. Le CNDD-FDD n'a pas causé le paludisme ni son ampleur épidémique cette année. Le régime de Gitega n'est non plus responsable d'une certaine augmentation des températures cette année qui a crée des conditions désormais bien plus clémentes pour les moustiques sur presque tout le territoire national.

Cet ampleur épidémique du paludisme ainsi que la prolifération d'autres maladies contagieuses et chroniques sont aussi une des conséquences du changement climatique qui touchent en premier lieu, et le plus durement les pays pauvres.

L'image du pays (ou plutôt du régime de Nkurunziza) à tout prix

Cependant, la volonté politique du président Pierre Nkurunziza et ses amis du CNDD-FDD, condamne à la mort des milliers de personnes et garde des millions de burundais sous l'emprise d'une maladie dont la propagation est pourtant facile à contrôler. En 2017, le gouvernement avait déjà déclaré une épidémie de paludisme au moment où les statistiques de cas de paludisme explosaient, touchant 1,8 million de personnes et faisant 700 décès en à peine trois mois.

Pourtant, il se garde de déclarer une épidémie faire maintenant alors que la maladie est en recrudescence depuis quelques années et que les statistiques de janvier au 20 octobre de cette année font état de 7 233 138 cas de paludisme et de 2 691 décès liés à cette maladie. Une décision lourde de conséquence puisqu’elle prive les populations d'une assistance internationale pour les soins qui est prévue et déclenchée automatiquement dans le cas d’une reconnaissance officielle. Et pourtant, l'OMS et tous les autres partenaires du pays avaient demandé qu'une épidémie soit déclarée pour que cette assistance soit débloquée.

Vivre dans le peu que dans me mépris ou sacrifier des pauvres citoyens au non de l’indépendance

«Nous préférons Vivre dans le peu que dans me mépris» avait déclaré Willy Nyamitwe quand l'Union européenne avait imposé des sanctions sur le régime de Nkurunziza. Depuis lors, ce credo semble guider le régime dans la façon dont il veut que le monde le voit.Ces 4 dernières années, il y a peu de bonnes nouvelles qui viennent du Burundi. Le régime de Nkurunziza et ses partisans sont devenus très sensibles à ce fait. Ils sont devenus si allergiques à toute sorte de mauvaises nouvelles liées au pays, y compris celles dont la cause est hors de leur contrôle, qu'ils ont reculé dans un état de paranoïa et de déni pathologique.

Quand presque 80% de la population est atteint par une maladie débilitante et que des milliers en meurent, la première préoccupation ne devrait jamais concerner l'image d'un pays, surtout lorsque la cause de la maladie échappe au contrôle du gouvernement. Le Burundi est pauvre. Ce n'est un secret pour personne. Alors, pourquoi essayer de le cacher aux dépens de citoyens très vulnérables qui sont soit affaiblis, soit simplement tués par cette maladie autrement traitable?

Malheureusement, refuser de déclarer une épidémie est une occasion manquée. Le Burundi a fait des progrès impressionnants dans la lutte contre une autre maladie transmissible - le VIH / sida. Les statistiques en provenance du Burundi et qui semblent avoir été validées par les organisations internationales de santé montrent que la prévalence du VIH au Burundi n’a été réduite qu’à 0,6%. C’est un cas rare de bon résultat en Afrique subsaharienne.

C’était là un élément positif sur lequel le régime aurait pu s’appuyer pour imposer une intervention urgente pour lutter contre le paludisme et sauver des vies. Le fait que le Burundi ait réussi à obtenir ces résultats avec si peu de moyens est un récit positif qui aurait pu plaire à de nombreux bailleurs de fonds, même à ceux qui ont imposé des sanctions financières au régime.

Ainsi va la dictature, s'accrochant à l'idée de protéger l'image de système dictatorial prime sur tout, y compris les vies humaines. Nous le voyons en Corée du Nord, nous l'avons vu en Ethiopie lors de la grande famine des années 1980 où une famine a fait des milliers de morts alors que le régime prétendait que tout allait bien, nous l'avons vu en Afrique centrale de Bokassa qui préférait affamait son peuple pour vivre et accueillir ses invités dans une opulence grotesque; et nous le voyons aujourd'hui au Burundi.

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