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Près de 80.000 burundais déjà rapatriés en deux ans


Madame Gogo Hukportie,représentante du HCR au Burundi

L'annonce a été faite par la représentante du HCR au Burundi Gogo Hukportie vendredi dernier. Madame Gogo Hukportie a souligné que le HCR a déjà rapatrié près de 80 000 Burundais.

"Au moins 78 000 sont venus de la Tanzanie, 736 du Kenya, 181 de la République Démocratique du Congo, et d'autres en nombre minime des pays comme l'Ouganda, le Gabon, le Cameroun et le Sénégal", a-t-elle précisé.

La majorité des réfugiés qui rentrent depuis fin 2017 sont originaires des régions du nord du Burundi, surtout frontalières avec la Tanzanie.

Elle conseille au gouvernement burundais de collaborer avec les ONG œuvrant dans le domaine du développement pour faciliter une bonne réinsertion, ajoutant que si on ne tire pas attention, les rapatriés peuvent encore quitter le pays à cause des mauvaises conditions de vie.

En ce qui est des réfugiés burundais au Rwanda, en Ouganda et en RDC, Mme Hukportie a rappelé le caractère volontaire du rapatriement des réfugiés. "Ils n'ont pas encore manifesté cette volonté de rentrer", a-t-elle dit.

Pour ceux qui viennent de la Tanzanie, le HCR indique que ce sont eux mêmes qui désirent rentrer. "Nous nous sommes convenus de continuer à faciliter le retour volontaire des réfugiés et nous sommes prêt à accueillir 2 000 rapatriés par semaine. Mais le caractère volontaire doit être respecté", fait-elle savoir.

Pourtant, les burundais qui sont encore dans les camps de réfugiés en Tanzanie continuent de dénoncer l'abus de force en leur encontre.

L'exemple le plus récent au début de ce mois, c'est celui du commissaire chargé des réfugiés au ministère de l'intérieur tanzanien qui a insisté pour que les réfugiés burundais quittent le pays.

"Vous devez rentrer chez vous, le moment est idéal. Il y a la paix chez vous, mais on ne sait jamais, les choses peuvent changer dans les mois à venir. Profitez donc de cette accalmie pour regagner vos collines d'origine", a indiqué le commissaire Sudi Mwakibasi au camp de Nduta abritant 73 000 Burundais.

Il a souligné avoir fait le tour du Burundi en passant par les provinces de Cankuzo, Muyinga, Ngozi, Kayanza et Bujumbura. "Je n'ai rien vu ou senti d'anormal ou qui faisait penser à un climat insécurité" a-t-il renchérit.

Autre contradiction, la Tanzanie menace toujours d'user de la force.

Au cours de sa visite dans les camps de réfugiés burundais, le représentant tanzanien n'a pas manqué de rappeler que son pays pourrait faire usage de la force. "Rappelez-vous de ce qui est arrivé à vos compatriotes en 2012 à Mtabila. Certains y ont laissé la vie ; ils n'ont rien emporté avec eux, leurs cabanes avaient été brûlées. Vous avez encore de la chance. Ne nous forcez pas à refaire ce que nous ne voulons pas", a-t-il martelé.

Depuis fin octobre dernier, les enregistrements de retours volontaires vont decrescendo. D'après les nombreux témoignages recueillis, la plupart des réfugiés disent craindre pour leur sécurité à l'approche des élections burundaises de 2020.

La Tanzanie abrite encore plus de 162.000 burundais.

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