top of page
  • burundidaily

Plus de 142.000 restes des personnes et plus de 4000 fosses communes découverts par la CVR en une an


C'est du moins le contenu du rapport annuel présenté par la nouvelle équipe de la Commission Vérité et Réconciliation, CVR, ce mardi, devant les deux chambres du parlement réunies. Selon le président de cette commission Pierre Claver Ndayicariye, cet effectif n'est pas définitif. Ndayicariye a indiqué que sa commission a déjà exhumé plus de 142.000 restes humains des personnes qui auraient été soit tuées, enlevées ou enterrées dans des fosses communes. La semaine dernière, les restes de près de 300 personnes ont été retrouvés à Kamenge à Bujumbura. Ce quartier a été le théâtre des combats inter-ethniques au cours de la crise de 1993. Plus de 4000 fosses communes ont été aussi identifiées selon Ndayicariye. La province de Gitega vient en tête avec plus de 640 fosses, suivie par Rumonge avec plus près de de 400 fosses communes. Ces régions ont été les premières touchées par les massacres de 1972. Après ce bilan, Agathon Rwasa, premier vice-président de l'Assemblée Nationale en même temps président de la principale formation politique d'opposition, CNL, n'a pas caché son inquiétude. "Même aujourd'hui les Burundais s'entretuent. Quelqu'un aurait entendu un citoyen enlevé par les blancs? Non. Pourquoi est-ce que nous continuons à vivre les crimes du passé ? Respectons les droits des uns et des autres" a-t-il dit tout en souhaitant qu'il y ait aussi une commission qui enquête sur des crimes qui continuent à se commettre surtout à l'encontre de ses militants. Dans ces conditions, Agathon Rwasa et certains députés surtout de l'opposition se sont inquiétés de la mission de réconciliation que doit remplir la CVR alors que selon eux, beaucoup de crimes et autres violations massives des droits continuent même au-delà de la période que couvre la commission. Ils ont cité des cas d'intolérance politique rapportés presque dans tout le pays. Rwasa cite l'exemple de sa province natale de Ngozi, qui l'est aussi pour le président Pierre Nkurunziza. "En moins de deux semaines, trois de nos militants ont été tués, et les présumés auteurs sont connus mais la justice croise les bras. Est-il vrai que la responsabilité est personnelle mais si le pouvoir n'agit pas, ça conduit aux crimes massifs", a-t-il indiqué, se demandant comment la CVR arrivera-t-elle à une réelle réconciliation alors que les droits de l'homme ne sont pas respectés. Sur ces inquiétudes, Pierre Claver Ndayicariye a souligné que le chemin à parcourir est encore long car, a-t-il dit, la CVR n'est qu'à ses premiers pas. D'autres députés issus de la mouvance présidentielle, ont, sans surprise accusé l'occident et le Rwanda comme éléments instigateurs de la violations des droits de l'homme au Burundi. Sur ce, Pierre Claver Ndayicariye a expliqué que les anciennes puissances coloniales à savoir la Belgique et l'Allemagne ont accepté de collaborer avec la CVR dans le travail de recherche de la vérité. La nouvelle équipe de la CVR mise en place en décembre 2018 est suspectée de pencher sur les crimes qui auraient été commis par la seule ethnie Tutsie, voulant blanchir l'ethnie Hutu. Avec cette perception, plusieurs analysent doutent de la crédibilité de la CVR, et de surcoût de ses résultat.


bottom of page