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Bisbille autour du niveau de formation du futur administrateur communal


A quelques mois des élections, le débat autour du niveau de formation du futur administrateur communal fait le buzz au Burundi. Les deux chambres du parlement ne s’accordent pas sur cette question.

Alors que l’Assemblée nationale plaide pour la licence/baccalauréat comme niveau minimal de formation de tout administrateur communal, le sénat tient, mordicus, à gommer cette disposition et fixe la 10ème comme niveau minimal de formation exigé.

Ici, le débat est abject et le camouflet frise le ridicule : initié par le gouvernement et validé par l’Assemblée nationale, le projet de loi qui exige d’un administrateur un niveau académique vient donc d’être recalé par le sénat.

Cette chambre du Parlement burundais, pilotée par Révérien Ndikuriyo, dont la formation approximative et saccadée au cycle secondaire reste effectivement secondaire, défend et promeut ouvertement la médiocrité au sommet de la commune.

«Le niveau proposé n’est pas nécessaire puisque ce projet de loi prévoit la création d’un poste de secrétaire exécutif de niveau licence qui va assister l’administrateur dans la gestion de la commune», a-t-il ânonné en pleine séance en appelant les illustres sénateurs à élaguer la disposition qui dérange.

Ce qui fut fait, illico.

Tous les 38 sénateurs présents ont voté en faveur du rejet de cette disposition selon laquelle le niveau licence doit être exigé pour être administrateur communal. Ils l’ont remplacé cette disposition : pour être un administrateur communal, l’on doit avoir terminé la 10ème année, qui équivaut à la fin du 1er cycle fondamental.

Doublement déçu et soumis, Pascal Barandagiye, ministre burundais de l’Intérieur et de la formation patriotique, qui défendait le projet de loi a été obligé de moyenner ses ambitions pour la commune dont le destin sera confié à un élu au degré zéro du non-encore-savoir.

Pourtant, en présentant son exposé des motifs, il croyait que son projet de loi allait passer comme une lettre à la poste comme ce fut le cas devant les députés au palais des Congrès de Kigobe le 6 janvier 2020.

«Une large majorité des communes qui ont été gouvernées par les administrateurs de niveau inférieur à la licence ont été toujours en arrière dans le développement et sont des communes qui donnent du fil à retordre aux autorités du ministère», avait-il expliqué.

Voilà qui est pour le moins sidérant. Dans un contexte général de mise en œuvre de la politique de décentralisation qui veut faire de la commune burundaise un pôle d’entrée du développement.

La commune est en effet présentée dans la Constitution comme «une collectivité territoriale décentralisée, dotée de la personnalité juridique, de l'autonomie organique et financière».

Etant donné que les communes seront dirigées par des élus au suffrage universel direct, le statut d’une personne morale qui leur est octroyé implique leur libre administration et le libre exercice de leur compétence. C’est donc cette autonomie de décision et d'action qui revient, au quotidien, à un gars intellectuellement sous-équipé.

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