Le Burundi devient de plus en plus un enfer. Des crimes qui seulement quelques dizaines d'années étaient inimaginables deviennent de plus en plus fréquents.
Le journal IWACU, un des rares média indépendants qui restent opérationnels au Burundi vient de faire un reportage sur la cruauté infligée aux enfants dans notre pays. Ce reportage m'a laissée tétanisée en tant que mère et psychologue clinicienne.
Tenez, un policier qui venait d'être limogé dans ses functions de gardien d'ordre et de la loi pour causes de mauvaise conduite a poignardé un enfant de 12 ans ce dimanche 19 janvier en commune Busiga de la province Ngozi. L’enfant en a succombé à ses blessures. Issa Bigirimana, le policier auteur de ce crime ignoble s'est volatilisé après son forfait.
Dans la pronvice de Muyinga, un enfant de 3 ans a été brûlé au niveau de ses organes génitaux par la femme de son père, ce samedi 18 janvier, d’après la Fenadeb (Fédération des associations engagées dans le domaine de l’enfance). Dans quel état psychologique doit se trouver une mère pour infliger un tel crime atroce à un enfant(même si ce n'est pas son propre enfant)?
Encore récemment, à Rutana, un papa a failli arracher les testicules de son fils de 6 ans, en guise de punition. Prenez une pause pour réflechir à cet acte d'un père contre son fils de 6 ans! Avons-nous affaire à un père psychologiquement stable?
Pour avoir vécu dans une crise prolongée, beaucoup de burundais sont psychologiquement traumatisés. Des crimes jamais vus dans notre pays se comettent de plus en plus. Les signes sont là. Nous sommes une société traumatisée. Nous sommes une société malade qui a besoin de secours.
Je ne sais pas si les autorités (dont la majorité sont des anciens combattants et par conséquent vulnérables aux traumatismes psychologiques) s'en rendent compte.
Ce qui est sûr, une société traumatisée et qui perd son repère moral a besoin d'un accompagnement psychologique pour l'aider à refixer ses repères.