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  • Par un lecteur de BurundiDaily.net

Les tuer puis les étiqueter déserteurs: nouvelle stratégie pour camoufler les assassinations ciblées

Dernière mise à jour : 5 févr. 2020


1er Caporal Renovat Ndayiragije disparu depuis le 03/01/2020 

Deux récents cas illustrent la stratégie de l'armée burundaises pour justifier des assassinats ciblés et disparitions forcées des militaires en fonction, qui sont systématiquement ciblés par la même institution qui devait les protéger. 

Le premier cas est celui du Caporal Renovat Ndayiragije, tireur d'élite affecté à la garde rapprochée du Général Prime Niyongabo, chef d'état major de l'armée burundaise.

Renovat Ndayiragije avait obtenu un congé le 03/01/2020 pour se rendre dans son Ruyigi natal. Il avait alors reçu un appel depuis l'état-major général de l'armée qui promettait un lift pour Ruyigi. Personne ne l'a revu depuis ce jour. 

Bizarrement, alors que tous les preuvent montrent un cas de disparition forcép1e, et sans enquêtes sérieuses ni preuves, le Commandant du Bataillon Police Militaire vient de déclarer Renovat Ndayiragije comme déserteur. 

Voilà une sortie facile pour justifier une liquidation ciblée et systématique des membres des corps de défense par le régime de Gitega. 

Le deuxième cas est celui du caporal-chef Tharcisse Macumi, du 22eme bataillon blindé de Gitega. Affecté à l'unité qui assure la garde du palais présidentiel de Gitega, il a été découvert pendu sur un arbre à l’aide d’un lacet de chaussure et sa langue coupée. 

Le commandant du 22eme bataillon blindé conclut très rapidement qu'il s'agissait d'un cas de suicide sans enquêtes. 

Les preuves pour ce cas comme pour le premier cas montrent clairement qu'il s'agit plutôt d'une liquidation bien planifiée. 

Comment un homme peut couper sa langue avant de se pendre par le coup sur une branche d'un arbre à l'aide du lacet de sa chausseur?

Des témoins qui ont parlé aux journalistes affirment que «des inconnus à bord d’une voiture aux vitres teintées avaient tenté de le kidnapper, vers le soir, alors qu’il vaquait à ses activités au palais présidentiel de Gitega. Il s’est échappé et a couru jusqu’au camp (le 22e bataillon blindé) et l’a dit au commandant qui lui a dit de rester là-bas». 

Ce qui est clair, le commandant du 22eme bataillon blindé sait très bien pourquoi et comment caporal chef Macumi est mort.

Suicide, désertion ou silence sont les méthodes préférées par les hautes autorités dans l'armée pour expliquer (ou pas) les assassinats ciblés contres des membres de l'armée. Ces assassinats ciblés prennent une ampleur terrifiante. 

Malheureusement pour ces autorités, dans cet âge de l'information rapide, tout est documenté, tout est traçable. 

Des mécanismes de monitoring comme la campagne Ndondeza font un travail exceptionnel pour documenter ces disparitions forcées et assassinats ciblés. 

Les instances judiciaires internationales devraient se saisir de ces cas. 

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