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Assassinat du Président Melchior Ndadaye : 3ème comparution de 5 ex- hauts gradés tutsis

Dernière mise à jour : 5 févr. 2020

Melchior Ndadaye, assassiné lors d'un coup d'état en octobre 1993

Cinq tutsis et ex-hauts gradés des anciennes forces armées burundaises (FAB) ont comparu mardi pour la 3ème fois devant la chambre criminelle de la chambre judiciaire de la cour suprême au second degré, en itinérance à Gitega. Il s’agit du Général major Célestin Ndayisaba, des colonels Anicet Nahigombeye, Gabriel Gunungu, Laurent Niyonkuru ainsi que le commissaire de police Ildefonse Mushwabure.

La justice burundaise ou plus exactement le régime CNDD-FDD fait peser sur eux trois principaux chefs d’accusation : avoir conçu et mis en exécution l’attentat contre l’ancien chef de l’État Melchior Ndadaye, massacres, dévastations et pillages. La justice aux ordres avoue qu’ils n’ont pas pu être arrêtés plus tôt en raison de «la puissance militaire qu’ils détenaient». Pour rappel, tous les prévenus dans cette affaire avaient interjeté l’appel contre la mesure prise par la chambre judiciaire de la cour suprême au premier degré. Le ministère public demande aux magistrats du siège de confirmer le procès de la chambre judiciaire au premier degré (sur la forme) pour pouvoir aborder le fond de l’affaire. Ces anciens officiers étaient assistés par six avocats. Ils rejettent toujours toutes ces accusations. Les avocats de la défense dénoncent une détention préventive irrégulière. «Nos clients restent en prison alors que le ministère public n’a jamais déposé à la cour la prolongation des délais de détention », ont insisté les avocats. Il est à rappeler que le dossier de l’assassinat du président Ndadaye avait versé dans les Accords d’Arusha (accordant l’immunité aux différents protagonistes issus des mouvements armés et du gouvernement) et celui de cessez-le-feu. Les avocats ont qualifié le procès de «scandale judiciaire » et ont exigé «une libération provisoire de leurs clients pour le respect de la loi ». L’affaire a été mise en délibéré et la décision de la cour est attendue dans deux mois. Précisons que le commissaire de police Ildefonse Mushwabure a comparu devant la justice étant libre tandis-que les autres prévenus sont respectivement détenus dans les prisons centrales de Muramvya (centre du Burundi), Rutana (sud-est), Ngozi et Muyinga (nord-est). Les autres prévenus dans ce même dossier sont en dehors du Burundi. Il s’agit de l’ancien président burundais Pierre Buyoya (actuel représentant de l’Union Africaine au Sahel et au Mali), Bernard Busokoza et Alphonse Marie Kadege (anciens vice-présidents), Antoine Nduwayo (ancien premier ministre), Pascal Simbanduku, Alfred Nkurunziza, Vincent Niyungeko, Juvénal Nzosaba, Mamert Sinarinzi, Jean Bosco Daradangwa, Luc Rukingama, Libère Bararunyeretse, Gérard Cishahayo, Charles Ntakije et Astère Girukwigomba. Les avocats de toutes anciennes hautes autorités militaires et civiles se sont vus refuser le droit de plaider en l’absence de leurs clients. A l’instar de l’affaire Clément Nkurunziza, ce dossier a relent électoraliste.

Le régime en place apostropherait l’électorat hutu pour lui renouveler confiance afin de lui donner le temps de revanche sur les tutsis.

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