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Burundi: incommensurable popularité du parti CNL ou le camouflet au président Nkurunziza!

Par Daniel Kabuto

Agathon Rwasa et son épouse lors d'une séance de campagne électorale

Derrière le candidat Agathon Rwasa, des foules rêvent de changement, de fin de la terreur des Imbonerakure et des gangsters du CNDD-FDD qui ont fait mains basses sur les marchés publics, le sous-sol et les emplois. Face au bilan bien sanglant de Pierre Nkurunziza, le candidat du parti au pouvoir miserait sur la CENI, l'administration publique et quelques militants plus ou moins nombreux pour gagner. Autrement dit: la fraude! C'est le grand enjeu du scrutin du 20 mai 2020.

Il y a également foule lors des meetings du candidat Evariste Ndayishimiye. Cependant, la plupart se déplace pour faire bonne figure. Le coeur n'y est pas. Le candidat est peu convaincant, trop superficiel, bouffon. Les langues se délient mezza voce pour le tourner en dérision. Neva? Jamais il n'aura mon vote!


Héritier du trône? Vote ou intronisation?

Au sein même du CNDD-FDD, d'aucuns osent lâcher malgré eux: "Le Burundi mérite mieux!" Effectivement. Agathon Rwasa non plus n'est pas un enfant de choeur. Ancien leader du Palipehutu FNL, il a longtemps lutté pour la dignité de la seule ethnie Hutue.

Mais une fois revenu du maquis, l'homme s'est assagi. Il a beaucoup appris de la folie des grandeurs de ses anciens compagnons et rivaux du maquis. Il a changé de discours, a été à l'oeuvre au sein de la coalition Amizero. Agathon Rwasa a appris la patience, le recul et le lobbying. Il a surmonté les embûches du système Nkurunziza et est parvenu à faire agréer son parti CNL: un accouchement dans la douleur.

Et c'est sur un ton et un doigté de sage-femme qu'il conquiert la confiance des déçus du CNDD-FDD. La peur a changé de camp au Burundi. Les dignitaires du parti au pouvoir aimeraient se cacher pour mieux rouler le peuple dans la farine. Ils prennent leurs quartiers dans les bureaux de vote comme des repaires d'agents ripoux!

Les frondeurs de 2015 avaient-ils raison de réclamer la fin des tripatouillages de Nkurunziza? Une chose est certaine: l'aigle laisse déjà trop de plumes dans cette bataille électorale. Mauvais augures? Je ne suis ni prophète ni sorcier. J'observe de loin et mieux.

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