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Construire un pays ou construire un État: Sans Etat de droit point de progrès durable!

(Par un lecteur de BurundiDaily.net)

Des hommes forts en Afrique on pu bâtir des pays visiblement stables mais, ils ont laissé derrière eux des États très faibles qui n'ont pas pu tenir face aux pressions extérieures nourries par des rancœurs créés par la terreur et injustices infligées à leurs concitoyens
Des hommes forts en Afrique on pu bâtir des pays visiblement stables mais, ils ont laissé derrière eux des États très faibles qui n'ont pas pu tenir face aux pressions extérieures nourries par des rancœurs créés par la terreur et injustices infligées à leurs concitoyens

Voici une leçon pour les pays africains qui se cherchent encore et qui restent en grande partie des États très fragiles plus de 60 ans depuis la vague de mouvement indépendantiste et panafricain des années 1950-19160:


Le dysfonctionnement et rupture de continuité politique au Royaume de Belgique peuvent servir de leçon en matière de stabilité d'Etat.


Tenez, depuis décembre 2018 la Belgique est dirigée par un gouvernement en affaires courantes. Les élections législatives du mois de mai n'ont pas permis non plus de dégager une coalition gouvernementale et le blocage institutionnel se poursuit. Avec un peu plus de 11 millions d'habitants, le pays s'appuie sur deux communautés linguistiques principales, les Flamands et les Francophones. Il existe aussi une minorité germanophone près de la frontière allemande.


Malgré cette rupture de continuité politique, l'Etat Belge continue de fonctionner normalement. Ceci n'est pas une particularité belge bien sûr. Un peu partout en Europe, des ruptures de continuité politique ont eu lieu de temps à autre sans pour autant paralyser l'Etat. Le point commun dans tous ces pays est que quand même le politique est déficitaire, l’administration et les corps institutionnels continuent à faire fonctionner l’État.

Ces ruptures de continuité politique ne résultent pas en un vide, et ne créent pas d’espace pour le chaos. En Afrique cependant, la situation est tout à fait le contraire. Les pays qui apparaissent stables sont souvent dirigés par des hommes forts qui imposent l'ordre par la terreur et souvent inspirent de lancées économiques considérables pendant leur temps de règne.


Sur le continent africain et en quelque sorte en Amérique Latine, la chute d'un homme fort entraîne souvent une destruction significative des institutions étatiques et un état chaotique. Ce phénomène n'est pas un fait du hasard. Les hommes fort phagocytent l'Etat. Ils se substituent aux institutions permanentes qui normalement font d'un pays et d'une nation un Etat.


Comme le dit bien Louis Michel, l'ancien ministre belge des affaires étrangères, "l’État, c’est le droit, la garantie de la liberté. Sans un État de droit, démocratique, institutionnalisé, les libertés fondamentales ne sont pas garanties."


Pour qu'il est progrès en Afrique, la continuité de l'Etat doit reposer sur les institutions étatiques capables de faire fonctionner un Etat même en l'absence des leurs maîtres politiques. Pour arriver à faire asseoir des Etats institutionnalisés, des Etats de droit, des Etats qui aspirent à une égalité des tous leurs citoyens et qui garantissent les libertés les plus élémentaires de chaque citoyen, il faut penser d'abord à mettre en place une justice independante, capable de faire respecter la loi et immune des caprices politiques des hommes forts dont les instincts politiques les poussent souvent à vouloir se placer au dessus de la loi.


Des réformateurs en Afrique, il y en a. Mais ils semblent souvent se focaliser sur l'économie au détriment de la nécessité de construire un Etat de droit, un État institutionnalisé, un État capable de survivre à la disparition des hommes politiques forts.

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