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Détérioration des relations nord-sud: le Burundi bloque tous les cargos transitant par le Rwanda.


Président Pierre Nkurunziza du Burundi (à gauche) serre la main du président Paul Kagame du Rwanda (à droite)

Le Rwanda a informé l'Ouganda et le Kenya de la décision "soudaine" du Burundi de bloquer les camions de marchandises entrant dans leur pays via le Rwanda. Tous les camions à destination du Burundi transportant des marchandises depuis le port kenyan de Mombasa transitent par l'Ouganda et le Rwanda. Cependant, sous couvert du COVID-19, les autorités de Gitega ont récemment décidé de bloquer les camions utilisant le Corridor Nord, provoquant des blocages aux points d'entrée. Cette décision a été vivement critiquée par les transporteurs de marchandises et le monde des affaires en général, d'autant plus qu'elle va à l'encontre de la décision prise la semaine dernière par une réunion ministérielle des États membres de la Communauté de l'Afrique de l'Est. La réunion a eu lieu dans le contexte de l'épidémie de coronavirus dans les États membres de la CAE. Les ministres, qui se sont réunis pratiquement le 25 mars, ont demandé à tous les États partenaires de faciliter la libre circulation des marchandises, même s'ils prennent des mesures pour limiter la propagation de la pandémie de coronavirus (COVID-19). Le ministère rwandais des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a désormais envoyé des notes verbales à Kampala et Nairobi, les informant que Kigali n'avait pas d'autre choix que de ne pas autoriser les camions à destination du Burundi en provenance des deux voisins d'Afrique de l'Est. «Le gouvernement de la République du Burundi n'autorise plus les camions de marchandises transitant par le Rwanda à entrer sur le territoire du Burundi malgré la décision susmentionnée des ministres de la Communauté de l'Afrique de l'Est», a écrit le Rwanda en partie. «Le Burundi ayant effectivement fermé toutes ses frontières au fret transitant par le Rwanda, le gouvernement rwandais n'autorisera plus l'entrée sur son territoire de camions de fret à destination du Burundi.» La décision du Burundi a depuis lors vu de nombreux camions lourds qui avaient été dédouanés par le Rwanda et les agents de l'immigration et des douanes du Burundi (dans le cadre du guichet unique pour les postes frontières) coincés dans le "no man's land" entre le Rwanda et le Burundi depuis la semaine dernière. Au poste frontalier de Nemba One Stop dans le district de Bugesera, sur les trois camions de fret qui n'ont pas obtenu l'autorisation d'entrer au Burundi depuis le 28 mars, deux (tous deux avec des numéros d'immatriculation ougandais) ont été déchargés puis des marchandises chargées sur des camions burundais tandis que le troisième, avec un Le numéro d'enregistrement kenyan n'était pas encore validé le mardi 31 mars. Au poste frontière de Ruhwa à Rusizi, deux cargaisons ont été refusées depuis vendredi, selon les médias locaux. À Akanyaru-Haut, deux camions ougandais étaient bloqués du côté rwandais de la frontière, alors que les propriétaires de cargaisons tentaient de négocier avec les autorités burundaises pour y entrer. À la suite de ce blocus, au moins huit camions destinés au Burundi ont été stationnés au "no man's land" au poste frontalier de Mirama-Hills entre le Rwanda et l'Ouganda depuis le 29 mars.


Ainsi, il semble que le coronavirus aurait donné une excuse au régime de Pierre Nkurunziza pour faire un blocage du tout véhicule de transport transitant par le Rwanda. S'il est compréhensible de limiter la circulation des personnes en provenance d'autres pays dans le contexte de la lutte contre la propagation du coronavirus, la circulation des marchandises a été maintenue par le Burundi. Des véhicules en provenance de Tanzanie continuent de circuler au Burundi sans entrave malgré le fait que la Tanzanie a des cas de COVID-19. Il semble alors que le Burundi ait trouvé une occasion parfaite d'intensifier son conflit avec le Rwanda et, ce faisant, a réussi à s'imposer une sorte d'embargo commercial qui dans doute va porter atteinte à une économie déjà agonisante.

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