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En ignorant et en minimisant l'impact de COVID-19, le Burundi met-il la région de la CAE en danger?


Coronavirus au Burundi. Image @Gettyimages

Le monde doit agir de concert pour vaincre Covid-19. Le coronavirus, le virus qui cause la Covid-19 est super contagieux. En l'espace de quelques semaines, la maladie qui est apparue pour la première fois en Chine a tué des milliers de personnes en Italie, un pays situé à 8 000 kilomètres. En janvier, il n'y avait qu'une poignée de cas aux États-Unis. Ce nombre a maintenant dépassé 800 000 avec plus de 45 000 morts. À travers le monde, presque 3 millions de personnes sont désormais infectées. La quarantaine, les verrouillages, la distanciation sociale, l'expansion de la capacité sociale et de la capacité des hôpitaux, ainsi que le dépistage de masse doivent être des stratégies que chaque pays applique. Si un pays ne le fait pas, les efforts des autres échoueront sans doute. Par analogie, si New York met ces mesures en place et que d'autres États américains ne le font pas, ces efforts de New York seront un exercice futile. C'est donc inquiétant lorsque la Suède et quelques autres pays décident de prendre des stratégies qui vont contre celles du reste du monde. En Suède, les gens se mêlent encore dans les rues, les bars et les restaurants. La stratégie de la Suède se fonde sur la conviction que la population renforcera progressivement son immunité. L'hypothèse est qu'il est peu probable que ceux qui se remettent d'une infection soient réinfectés. Le problème avec cette théorie est que des cas de réinfection sont déjà signalés en Corée du Sud.


L'autre problème est la moralité et la légalité d'exposer les personnes vulnérables - les personnes âgées et celles qui ont des problèmes de santé sous-jacents - à la maladie tout en essayant d'obtenir une immunité naturelle pour le reste de la population. En Afrique, le Burundi, membre de la Communauté de l'Afrique de l'Est (CAE) a adopté une attitude hasardeuse au virus. Une attitude qui va contre les réalités scientifiques. Les déclarations de hauts responsables du gouvernement affirment que Dieu protégera le pays. Le gouvernement couvre ou minimise l'ampleur des infections, comme il l'a fait pour la réapparition du paludisme l'année dernière, qui ayant affectée plus de 60% de la population devrait avoir été déclarée une épidémie. Surtout, le pays a refusé d'arrêter les matchs de football et les rassemblements du public comme les messes et autres congrégations religieuses. La Suède peut au moins mobiliser des ressources financières et technologiques massives pour lutter contre la maladie si sa stratégie échoue. La stratégie du Burundi, en revanche, est basée sur la prière et le caractère excentrique et les ambitions mégalomaniaques du président Pierre Nkrunziza. En outre, le Burundi, contrairement à la Suède, dispose de peu de ressources sur lesquelles il peut compter en cas d'échec de sa politique. Tenez, la totalité de son budget nationale n'est qu'une maigre somme de quelques 800 millions de dollars pour une population de 12 millions. L’échec de ce charlatanisme du Burundi sera catastrophique pour lui-même ainsi que pour le peuple de l’Afrique de l’Est. Le monde devrait donc exercer une pression maximale sur des pays comme la Suède et le Burundi pour faire ce que disent les scientifiques. En Afrique, l'UA doit faire pression sur le Burundi pour qu'il adopte la stratégie que ses voisins utilisent. Mais peut-on attendre beaucoup de l'UA? Il a fallu une éternité à l'organisation pour inscrire la corruption à l'ordre du jour de ses sommets annuels des chefs d'État. Ensuite,cette organisation continentale a gardé un silence coupable alors que des milliers d'Africains se sont noyés dans la mer Méditerranée en fuyant les dictatures africaine et la pauvreté endémique sur le continent. Peut-être que face à cette menace existentielle pour l'Afrique, l'UA pourrait finalement agir.

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