Contrairement aux précédentes élections, les Burundais de la diaspora est oubliée. Selon un récent communiqué de la CENI, les burundais de la diaspora, un nombre assez important pour constituer une province entière (d'où notre usage de 19ème province) ne pourront pas voter cette année en raison du Covid 19.
Bien que la raison donnée soit le COVID-19, de nombreux observateurs pensent que le manque de moyens financiers a joué un rôle important dans la prise de cette décision. Pour la première fois dans son histoire, le Burundi autofinance les élections en raison du manque d'aide traditionnelle dont il bénéficiait auparavant auprès de ses partenaires. Pour surmonter ses moyens limités, l'État a décidé d'instituer des contributions obligatoires pour tous les burundais. En ignorant la diaspora, le Burundi aliène une autre source importante d'injection de liquidités étrangères.
Selon la banque mondiale, le transfert de fonds dans les six pays de l’EAC est passé de 2,84 milliards USD/an en 2013 à 4,66 milliards USD en 2018, soit une augmentation de 60%.
Bien que les transferts de diaspora burundaise restent de loin inférieurs aux transferts des diasporas des autres pays de la sous région, leur contribution à l'économie du pays reste importante. Les chiffres de 2018 montrent que les burundais de la diaspora ont envoyee au pays plus de 250 millions de dollars, soit plus d'un quart du budget national du Burundi.
La plupart des économistes pensent que les Burundais de la diaspora sont capables d'envoyer plus d'argent, en particulier pour les investissements dans leur pays, mais craignent un environnement commercial incertain, gangrené par la corruption et un manque de justice indépendante qui protégerait les contrats commerciaux en cas de litige.
Le poids des diasporas dans les économies des pays de la sous région est illustré par des chiffres qui attireraient l'attention de tout gouvernement. Par exemple, en 2018, le Kenya a fait entrer 10,74 milliards USD, l’Ouganda 6,28 milliards USD, le Soudan du Sud 2,85 milliards USD, la Tanzanie 2,39 milliards USD et le Rwanda 1,13 milliard USD.
Loin alors de privilégier cette diaspora, le régime Gitega ne semble pas lui accorder d'importance et choisit de la priver de ses droits électoraux.
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