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  • burundidaily

La multitude de candidats illustre la double banalisation de la fonction de président


Quoi qu’il advienne, le Président burundais, Pierre Nkurunziza ne manquera pas de marquer la postérité. D’abord par ce qu’il faudra plusieurs années pour que le pays qu’il dirige depuis 15 ans se remette sur les rails du progrès et de la cohésion sociale. Ensuite, et surtout, parce qu’il a banalisé et désacralisé sa fonction et l’institution qu’il incarne, tant et si bien que le rêve du Citoyen Lambda est de le remplacer en 2020. Si tout a été dit sur le champ de ruines que Pierre Nkurunziza laissera derrière lui après 15 ans de cafouillage et de tâtonnement avec un 3ème mandat plus ravageur que les deux précédents, rien ne semble être encore dit sur la chosification qu’il a faite de la fonction présidentielle. En effet, comme le dit si bien l’adage populaire, l’homme se découvre lorsqu’il se mesure à l’obstacle. Et Pierre Nkurunziza, Président du Burundi, s’est révélé être largement en dessous de la moyenne. Consolidation de l’unité des Burundais, lutte contre la gangrène de la corruption, relance économique, sécurité physique des citoyens, défense et protection des droits humains…..le président sortant a tout faux. Pourtant, il vient d’être gratifié d’un titre pompeux de Guide Suprême Patriotique avec des primes en espèces sonnantes et trébuchantes. Moins qu’ordinaire, il frise la médiocrité. Résultat, tout le monde pense pouvoir faire sinon plus, du moins autant que lui. C’est ainsi que les candidats à son remplacement se bousculent au portillon : plus d’une dizaine de candidats déjà enregistrés pour l’élection présidentielle du 20 mai prochain. Pasteurs dévots, agriculteurs zélés, chanceliers usés et autres farceurs à deux balles…..chacun y croit et veut s’essayer. Même ceux qui n'ont clairement aucune expérience ni aucune compréhension claire de quelque aspect que ce soit de la direction d'un pays veulent être président. Parce que le Burundi est sans leader depuis 15 ans, peu de gens comprennent effectivement ce qu'il faut pour être un leader. C’est comme si le poste de président était devenu comme une plaisanterie. Ainsi, au bout de ses 15 ans de règne, Pierre Nkurunziza n’aura excellé que sur le terrain de la brutalité, des coups bas et autres crocs-en-jambes.

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