Le Ministre burundais de l’agriculture, Déo-Guide Rurema met en garde les commerçants véreux qui raflent les produits vivriers à vil prix pour les déverser illicitement sur les marchés des pays voisins.
Lors d’une conférence de presse animée jeudi à Bujumbura, il a déclaré que le gouvernement va frapper fort.
«Nous voudrions mettre en garde les commerçants spéculateurs qui spolient la production pour aller la vendre à un prix exorbitant dans les pays limitrophes», a-t-il déclaré. Tout en vantant l’abondante production agricole enregistrée au cours de cette saison culturale, le ministre a promis de suivre de très près le circuit de ces produits agricoles afin qu’aucun gramme ne soit illégalement chez nos voisins qui crèvent de faim. « Un suivi strict sera organisé sur toutes les illégalités liées à la gestion et à la commercialisation de la production en particulier le commerce frauduleux des denrées alimentaires vers les pays frontaliers ; quiconque sera surpris sera sanctionné de façon exemplaire suivant la réglementation en vigueur », a déclaré Déo-Guide Rurema.
Pour faire barrage aux commerçants inciviques alléchés par le gain colossal, le ministre burundais de l’agriculture sollicite une collaboration étroite entre le ministère en charge de l’Agriculture avec les autorités administratives et les services de l’OBR (Office burundais des recettes) qui travaillent à la frontière.
Selon lui, de telles actions ne visent qu’à déstabiliser la sécurité alimentaire des ménages.
« Nous demandons aux agriculteurs de conserver leurs productions dans les hangars communautaires et de mettre en avant la synergie en travaillant dans les coopératives pour ne pas se laisser tromper par ces commerçants spéculateurs ».
En haussant le ton contre ceux « qui vendent ailleurs », le Burundi vise, sans le nommer, le Rwanda, son voisin du nord. Avant la crise du 3ème mandat du président burundais, Pierre Nkurunziza, commerçants et producteurs agricoles burundais écoulaient des produits variés au Rwanda et gagnaient énormément.
A la frontière avec le Rwanda, la population a énergiquement dénoncé cette interdiction formelle de vendre des produits agricoles au Rwanda. C’est le blues général, d’un coté comme de l’autre.