Est-ce l’effet "Neva" ou non ? Jeudi soir à Makamba, cette question fusait de partout après que la police burundaise ait daigné arrêter sans façon un responsable administratif et dix autres jeunes membres 4 la fameuse Ligue des Imbonerakure (inféodée au parti présidentiel, CNDD-FDD).
Dans la commune Kayogoro, fief incontesté de l’honorable Révérien Ndikuriyo, président du Sénat en fin de mandat et véritable concepteur de missions commandos qui ont endeuillé moult familles burundaises ces dernières années, la population a assisté à une scène surréaliste où les policiers ont fouillés des maisons et arrêté des Imbonerakure.
La police burundaise les accuse de «tuer, racketter et violenter des Burundais de retour de la Tanzanie».
Parmi les jeunes Imbonerakure interpellés figure un certain Paul Rwajekera, chef de zone Bigina.
Depuis plusieurs jours, la police burundaise disposait des informations selon lesquelles des Burundais qui arrivent de la Tanzanie sont dépouillés de leurs biens et argent, et que certains d’entre eux sont même assassinés sous l’œil complice de ce responsable administratif local.
«C’est ainsi que la police a mené tôt ce matin, une fouille dans cette localité. Lors de cette opération, elle aurait même découvert deux cadavres», a déclaré un policier sous signe d’anonymat.
Les onze Imbonerakure arrêtés ont été acheminés au commissariat provincial pour enquête.
Pour le commun des Burundais, la nouveauté réside, non dans la lourdeur des griefs qui leur sont imputés, mais dans le culot des policiers qui les ont arrêtés.
Car au Burundi, il est de notoriété publique que les Imbonerakure se sont toujours illustrés par une violence à la fois inouïe et impunie.
Ils sont connus de tous et de chacun comme étant des as dans l’art du crime : menacer, tuer, violer, racketter…voilà en quoi ils excellent. C’est pour cela que l’ONU les considère officiellement comme une milice.
Que la police fouine, finalement, dans leurs placards et mette au noir une dizaine, cela pourrait être un signe de changement d’ère dans un pays sous la terreur depuis 2015.
La peur pourrait donc changer de camp. Les prochains jours pourraient prouver si c’est l’effet Ndayishimiye ou non.
Mais la prudence doit rester de mise surtout que ce général président était secrétaire général parti de l'aigle pendant toutes ces années de terreur.
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